CMSI : Entre médecine de ville et urgences hospitalières

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Dépanner les médecins traitants et désengorger les urgences, c’est la promesse de ce Centre Médical de Soins Immédiats niché au coeur de l’Espace Européen de l’Entreprise. Une prise en charge rapide et sans rendez-vous, avec en prime des salles d’examen façon carte postale géante, qui nous font (presque) oublier nos petits bobos.

V oilà des mois que les syndicats tirent la sonnette d’alarme sur le flux tendu des services d’urgences hospitaliers. Et pour cause ! « 80 % ne sont pas des urgences vitales mais des choses aiguës, comme une fracture ou une plaie, qui nécessitent une consultation rapide pour s’en soulager. Si vous avez mal au ventre ou de la fièvre, et que votre médecin traitant ne peut pas vous prendre, vous pouvez aussi venir chez nous », explique Cécile Meyer, infirmière. Usée par ses 7 ans de gardes aux urgences de Wissembourg, la jeune philanthrope décide de s’associer aux Docteures Marie Nauny et Pauline Le Peutrec ainsi qu’à sa consoeur Noémie Gleizes. Car c’est là tout le concept des 27 CMSI de France : médecins et infirmiers travaillent en binôme. Pour autant, chaque centre a sa spécificité. Ici, la radiologie et un certain goût de l’évasion…

VOYAGE VOYAGE

Une fois le local autofinancé, les quatre soignantes étaient unanimes : au diable les murs blancs du milieu hospitalier. Place à la couleur et à la légèreté ! Avec l’agence Architéa, elles imaginent leur CMSI comme un road trip, en dédiant chaque box de consultation (six au total) à un continent. Chers géographes en herbe, rassurez-vous, l’équipe sait compter : cinq continents plus un box représentant l’océan, ça fait six ! Dans celui-ci, un papier peint fond marin recouvre un pan de mur entier. De quoi ravir les patients, qu’ils soient petits ou grands : « les enfants adorent compter les poissons ou caresser la tortue. Ce matin, il y avait un couple d’octogénaires. Le monsieur m’a dit “il est beau votre mur, qui plus est avec cette magnifique sirène”, en me montrant sa femme », sourit Noémie Gleizes. Avec ce décor, le syndrome de la blouse blanche semble prendre le large…

De gauche à droite :
Noémie Gleizes, Pauline Le Peutrec, Cécile Meyer et Marie Nauny ©Nicolas Roses

COLLABORATION HORS LES MURS

Inauguré en mars, le premier CMSI d’Alsace a accueilli plus de 5 400 patients en six mois. Ces derniers sont pris en charge par une secrétaire puis une infirmière, qui leur prodigue les premiers soins. Et le médecin prend le relai si besoin. Sutures, perfusions avec traitements intraveineux, nébulisation d’aérosols, prélèvements, pédiatrie, prise de sang… Vous pouvez aussi faire une radio et repartir avec une attelle ou un plâtre. Pour vos renouvellements d’ordonnance en revanche, inutile de vous déplacer. « On ne remplacera jamais votre médecin traitant. Notre centre doit apporter une réponse rapide et concrète. Si on ne l’a pas, on réoriente vers le médecin ou on contacte le 15, qui nous envoie une ambulance. En attendant, on peut immobiliser le patient, le perfuser, faire la prise de sang… Comme ça quand il arrive aux urgences, il est déjà bilanté et pré-techniqué comme en milieu hospitalier », assure Cécile Meyer. Une collaboration qui se fait aussi dans l’autre sens.

7/7 ET TIERS PAYANT

La prise en charge est rapide (moins d’une heure) et remboursée ; le CMSI est conventionné secteur 1 sans dépassements d’honoraires et applique le tiers payant. Ouvert du lundi au samedi de 8h à 20h et de 10h à 19h les dimanches et jours fériés, il fonctionne sans rendez- vous. Toutefois, une pré-admission peut être faite en ligne pour améliorer la prise en charge et réduire le temps dans la salle d’attente.

La salle de radiologie du CMSI Strasbourg, 4a rue de La Haye, 67300 Schiltigheim La salle de radiologie
du CMSI Strasbourg,
4a rue de La Haye,
67300 Schiltigheim ©Nicolas Rosès