EDITO⎢Slava Ukraïni !

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« Audendo virtus crescit, tardando timor. »
« Le courage croît en osant, et la peur en hésitant. »

Publilius Syrus, poète latin (- 85 à – 43 environ)

 

Dans le grand entretien qu’il nous a accordé, Raphaël Glucksmann nous explique comment les Ukrainiens, par leur résistance à la Russie de Poutine, par leur courage, nous ont vraisemblablement sauvés, nous tous et peut-être l’idée et l’honneur mêmes de l’Europe.

Comme lui, nous pensons qu’il faut « soutenir les Ukrainiens sans défaillir » et cesser de faire preuve d’angélisme, ou pire, d’indifférence ou de lâcheté face à ce qui se joue à l’Est de notre continent. En effet, face à la violence d’un tyran qui anesthésie son propre peuple par une propagande odieuse, comment résister si ce n’est par la force ?

Si la liberté, la paix et la démocratie ne suscitaient pas cet engagement de notre part, alors nous irions tout droit vers un nouveau « Münich » qui permettrait à Poutine d’annexer le Donbass, et pourquoi pas l’Ukraine tout entière, comme Daladier et Chamberlain avaient permis à Hitler d’annexer la région des Sudètes, en Tchécoslovaquie, avec les conséquences apocalyptiques que l’on sait.

C’est parce que nous sommes convaincus, à la rédaction d’Or Norme, que rien de plus important ne se joue actuellement dans le monde que ce conflit, et qu’à Strasbourg, plus que partout ailleurs en France, par notre attachement à l’Europe des libertés et de la démocratie, nous sommes concernés au premier chef, que nous avons souhaité consacrer ce grand dossier à la situation en Ukraine.

Il faut lire le reportage de guerre exceptionnel qu’Aleksander Pavlov, Russe « né et élevé en Ukraine », a réalisé en exclusivité pour Or Norme. (page 14)
Au plus près des combats et de la souffrance du peuple ukrainien, il nous livre également son message du coeur en ne pardonnant pas à Poutine « de faire haïr les Russes par les Ukrainiens. » Il faut lire aussi le témoignage bouleversant de la fuite de Tetyana, de Kiyv à Strasbourg, avec son jeune fils de douze ans. (page 19) Il faut lire encore l’émotion, et la détermination, de Liudmyla et de sa fille Olga, en évoquant les « héros ukrainiens ».

Il faut lire enfin l’engagement dont fait preuve Ivanna Pinyak et son association PromoUkraïna, depuis le début du conflit, et comment elle tente, inlassablement, de réveiller nos consciences, face à ce qui se joue dans son pays d’origine. (page 22)

Enfin et surtout, il faut rendre hommage à tous ceux qui se battent là-bas, à ces résistants ukrainiens, sans lesquels nous aurions continué à accepter les caprices terribles de Poutine, et, peut-être grâce à qui nous éviterons, si nous renforçons encore notre soutien, une guerre encore bien plus proche et encore plus terrible. À cet hommage, j’associe également tous les journalistes présents sur le front de cette guerre, et particulièrement Aleksander Pavlov, et également tous ceux, présents dans ce numéro d’Or Norme, qui, de près ou de loin, contribuent par leur témoignage, par leur soutien ou par tout autre moyen, à ce que nous soyons tous à la hauteur de ce qu’exige le courage des Ukrainiens.

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