Hugo Invernizzi, un pied dans la peinture

Partager

Désireux de partager sa passion pour l’art urbain contemporain, Hugo Invernizzi, basketteur de la SIG Strasbourg, a ouvert, avec son frère, une galerie sur les quais de la capitale alsacienne.

S ur un terrain de basket, la zone située sous chaque panier est appelée la raquette. Ou la peinture. Et Hugo Invernizzi n’aime rien tant que s’en éloigner. L’ailier de la SIG Strasbourg a ainsi fait du tir à longue distance sa spécialité, remportant même en 2014 le concours à trois points du All Star Game, rendez-vous annuel qui réunit les meilleurs joueurs du championnat.
Un paradoxe ? Une fois qu’il a quitté le parquet, le Mulhousien de 31 ans cultive en effet une profonde passion pour… la peinture, au point d’avoir ouvert une galerie d’art urbain contemporain en janvier 2021. « Mon frère et moi avons une grande passion pour l’art, plusieurs artistes que l’on côtoyait nous disaient qu’on s’y connaissait bien et qu’on avait de bonnes idées, rembobine Hugo Invernizzi. Après le Covid, il y a eu de nombreux commerces libres à Strasbourg à des loyers abordables, il fallait qu’on se lance. Et on a trouvé ce spot… »
Ce spot, c’est l’Inver Galerie, située quai des Bateliers, soit un grand espace visible de l’extérieur et trois salles en enfilade qui permettent une véritable scénographie. « On a pris ce local parce qu’on a l’impression d’avoir un cheminement pour voir chaque oeuvre individuellement », explique celui qui endosse le costume de guide quand les visiteurs ont besoin d’être accompagnés.

DU PARQUET À LA TOILE

Cette appétence pour l’art remonte à l’enfance. Avec ses parents et son aîné Julien, aujourd’hui professeur d’Histoire- Géo, tous les étés, Hugo Invernizzi découvre de nouvelles villes, des musées, des églises, des cathédrales. Des voyages qui ont développé sa curiosité. « À 22 ans, j’ai signé avec le club de Nanterre. À Paris, l’offre était énorme, tous les week-ends, j’allais aux musées, au Louvre, dans les galeries, explique le vainqueur de la coupe d’Europe FIBA avec la formation francilienne. Avec mon frère, nous sommes passionnés par l’art urbain. Parfois, en marchant dans la rue, on apercevait de grandes fresques sur les murs et comme nous sommes de nature curieuse, on allait voir qui était l’artiste, pourquoi il avait cette démarche. Aujourd’hui encore, on joue beaucoup à découvrir l’auteur d’un mur, c’est le principe de l’art de rue ». L’ancien international a voulu recréer ce qu’il avait trouvé à Paris, une galerie qui innove et se renouvelle. « Au début, on faisait une nouvelle expo tous les mois, maintenant, on va en faire quatre par an, des solo show avec un seul artiste dans toute la galerie. On propose aussi des expos collectives, avec plusieurs artistes qu’on essaye de mélanger, si c’est possible.Mais il y aura de nouvelles choses chaque mois ».

Collectionneur avisé – il possède une centaine d’oeuvres d’artistes brésiliens, portugais, américains, qu’il se réjouit de pouvoir faire grandir à présent qu’il a un nouvel appartement et plus de place, Hugo Invernizzi n’expose que ce qu’il aime. « On a commencé par quelques artistes désireux de nous aider. Après, des connaissances à eux nous ont recommandés parce qu’on travaille bien. Au début, on se disait que ce serait difficile d’avoir tel ou tel artiste coté. Au final, ce sont eux qui nous sollicitent pour exposer. Parfois, on est obligé de refuser, parce que les oeuvres sont trop chères pour notre galerie ou que ce n’est pas notre style… »
Quand il est sur les routes avec son club, le finaliste de la Coupe de France 2024 joint souvent l’utile à l’agréable. « À Ostende qui est connu pour l’art justement, je me suis levé plus tôt afin de me balader. Avant un déplacement, je checke sur internet ce qu’il y a à voir. À Monaco, je me suis rendu dans une galerie proche de notre hôtel. » Au lendemain d’un match, il n’est pas rare non plus qu’il ajoute quelques kilomètres à son compteur pour se rendre dans des foires d’art ou rencontrer des artistes. « Pour David Bruce, on est allé à Liège, dans son atelier voir comment il travaille, c’est super intéressant ».
Un pied dans la peinture, l’autre sur un terrain, Hugo Invernizzi est dans un entre-deux qui lui va bien.

Inver Galerie
44b quai des Bateliers, Strasbourg
@invergalerie