Le Frech Dàcks, le bistrot « plus »
Bistrot, café, salle de spectacles… Le Frech Dàcks, c’est le cabinet de curiosités de Strasbourg. Un lieu de vie, d’échanges, d’éveil des papilles, d’accès à la culture populaire ou popularisant la culture, c’est selon.
Mi-novembre, le Frech Dàcks fêtait ses 100 jours. Première belle victoire pour ce « gamin effronté » en alsacien, qui a connu un sacré retard au démarrage en raison des confinements successifs. Pas de quoi décourager ses darons, Christian Ruppert et Franck Mothes, qui se sont rencontrés sur cette idée inédite à Strasbourg d’allier spectacle vivant et bistronomie. Niché rue Bucher, la petite ruelle piétonne attenante à l’avenue de la Marseillaise, le Frech Dàcks, c’est un bistrot, un café, une salle de spectacles, « un lieu de joie, de papilles et de découvertes, où l’on vient pour s’amuser », confie Franck Mothes, en charge de toute la partie restauration. « Lors des dîners-spectacles ou des soirées musicales, la salle se transforme en stammtisch géant. On permet aussi aux acteurs culturels locaux de se faire connaître. C’est un peu une thérapie de groupe ! ».
« C’EST UN CABINET DE CURIOSITÉS QUI INVITE À SORTIR DE SA ZONE DE CONFORT »
Jazz, pop, blues, blind test, karaoké, théâtre, musique lyrique… La programmation construite par Christian, le créateur de l’agence de communication Graffiti, se veut éclectique. « L’idée, c’est de permettre de s’ouvrir à des choses que l’on n’irait pas voir forcément, souligne Franck. Le Frech Dàcks, c’est un cabinet de curiosités invitant à sortir de sa zone de confort. »
Côté planning, le gamin effronté propose entre jeudi et samedi deux soirées musicales où l’on dîne à la carte. Son concept repose aussi sur un dîner-spectacle par semaine au tarif unique (entre 49€ et 55€), incluant entrée, plat, dessert, et show.
« Les Strasbourgeois ne sont pas encore habitués à ce concept de menu qui existe déjà à Paris ou Lyon, certains aimeraient juste prendre une bière et regarder le spectacle, mais nous voulons pouvoir continuer à payer les artistes. C’est difficile à défendre, mais c’est notre parti-pris, et le seul moyen de continuer avec une jauge de 70 personnes. » Et à bien y réfléchir, dans les restos strasbourgeois, on a vite fait d’atteindre les 49€ par personne, et sans spectacle… « Ce qui nous surprend agréablement, c’est l’ambiance de ces soirées, rapporte Franck. Notre clientèle a plutôt trente-quarante ans et plus, ils sont plus enclins à participer que les jeunes, et davantage volontaires à s’amuser ! » Pour 2023, les deux acolytes envisagent de proposer des soirées « improsplanchettes » les mardis un peu plus calmes, et d’accorder davantage de place au théâtre dans leur programmation. Le Frech Dàcks est aussi ouvert à l’heure du déjeuner, avec un plat du jour à 13€ et une ardoise changeant régulièrement, selon l’arrivage du marché. Un bistrot canaille, culturel et décalé, en résumé, où il fait bon vivre, que ce soit sur sa terrasse d’été avec vue sur l’un des plus jolis ponts de Strasbourg. Ou en intérieur l’hiver, dans un cadre feutré propice à refaire le monde, à rire, vibrer, et déguster.