Niderwind, des vins secs made in Strasbourg
Avec Niderwind, un vent nouveau souffle sur les vins alsaciens. Imaginés et créés par l’œnologue strasbourgeois Igor Monge, ces premiers vins d’assemblages alsaciens sont aussi surprenants à la dégustation que dans leur conception, dans un petit garage neudorfois.
Au fond d’une cour, dans un petit garage urbain, Igor Monge, œnologue depuis 15 ans, a réussi à produire quelque 4500 bouteilles de son premier millésime. Un vin blanc sec, résultat de l’assemblage de 40% de riesling, 40% de pinot gris et 20% de gewurtztraminer. Et un autre, orange, infusion de gewurtz avec une pointe de riesling. Niderwind est né ; des vins à l’image de l’œnologue ultra perfectionniste tant dans le choix de ses raisins bios auprès de ses vignerons préférés installés à moins de 30 kilomètres de Strasbourg, que dans leur assemblage. « Je vinifie chaque cépage séparément, selon mon style, c’est-à-dire sans sucre,précise-t-il. J’utilise des raisins bios mais je ne fais pas de vin nature, car je veux un vin parfait. Le vin est un produit humain, en état d’équilibre, il a besoin d’un peu de sulfites pour être stabilisé. »
« J’aime les produits bruts, le côté minéral »
C’est donc dans sa « winery » strasbourgeoise qu’il a élevé ses raisins dans une vingtaine de barriques. C’est là aussi qu’il a cherché l’assemblage parfait, le juste équilibre, à la main, soigneusement, patiemment. « Le résultat est au-delà de mes espérances », sourit Igor Monge, qui ne peut que se réjouir de l’accueil de cavistes indépendants ou de restaurateurs strasbourgeois exigeants. « J’aime créer le vin, lui donner une signature qui ne ressemble à aucune autre », confie Igor. Les premiers mots qui reviennent à chaque dégustation sont « surprenant », et « cela me réjouit. » Surprenants en effet ces deux vins droits, secs, équilibrés ! Loin de l’image que l’on peut avoir des vins alsaciens traditionnels, sans doute à tort d’ailleurs. Le Niderwind blanc (11€ et 16€), « aérien et intense », accompagnera parfaitement un plat de viande, un poisson gras ou un fromage affiné. Le Niderwind orange (13,50€ et 19,50€), « intense et complexe », entre le blanc et le rouge, s’accordera avec du chocolat noir, une viande ou un fromage. Avec Niderwind, Igor a réalisé son rêve. « J’ai toujours voulu faire mon vin. Rares sont les œnologues qui mettent la main dedans, or j’ai toujours considéré que tu ne pouvais dire à un vigneron de faire comme-ci ou comme ça, si tu ne sais pas le faire toi-même. »
De Wellington à Strasbourg
Après avoir fait ses armes en Bourgogne, en Suisse et en Nouvelle-Zélande, Igor a débarqué un peu par hasard en Alsace en 2006. Lorsqu’il était responsable des achats pour Arthur-Metz puis directeur technique dans un domaine familial de 15 hectares aux portes de Strasbourg, Igor a toujours aimé être au cœur des vignes, au contact de ces hommes qui font le vin. « Je me suis familiarisé à la vinification des cépages locaux, que j’ai testés individuellement pendant six années. » Jusqu’à trouver leur parfait assemblage signé Niderwind, dans son petit garage neudorfois, juste après le premier confinement. En mars, place au millésime 2021 qui verra l’arrivée de deux nouveaux blancs. En attendant avec impatience son déménagement à la COOP en 2024, où il rêve de pouvoir proposer des dégustations de ses vins accompagnés de petits plats, son autre passion.
© Igor Monge-Vins Niderwind
Le blanc sec selon Niderwind
© Igor Monge-Vins Niderwind
Igor Monge dans ses oeuvres
