Paddock Academy « Le secteur privé doit prendre sa part dans l’aide à l’innovation. »

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Assureur à Haguenau, soutien historique du secteur de l’innovation en Alsace, Claude Casterot a fondé en 2021 le Paddock Academy, tiers-lieu dédié aux start-up. Tant par ambition que par conviction, il veut fédérer toute la filière de l’industrie nord-alsacienne autour d’un projet d’école mettant en lien jeunes éloignés de l’emploi, porteurs de concepts innovants et employeurs industriels.

Pourquoi un agent général d’assurances bien implanté comme vous s’est-il lancé dans l’aventure du Paddock Academy, tiers lieu dédié à l’innovation et aux start-up ?

La création du Paddock en 2021 est à la fois un acte politique et de reconnaissance. Politique, car je considère que le secteur privé doit prendre sa part pour favoriser l’innovation et la création d’entreprise. Cela ne peut pas être du seul ressort de la puissance publique. Un acte de reconnaissance, car le territoire de l’Alsace du Nord m’a beaucoup donné, j’ai voulu lui rendre la pareille en favorisant son dynamisme économique et industriel. Nous voulons créer des rencontres, des synergies et des coopérations, et donner une image positive et chaleureuse de l’entrepreneuriat, encore méconnu et mal aimé. Cela passe notamment par l’organisation de soirées « PIB » (Paddock Innovation Box) au cours desquelles des entrepreneurs viennent pitcher leur projet, des apéros « Linguabox » pour apprendre une nouvelle langue ou des brunchs philo pour réfléchir ensemble aux grandes problématiques de notre temps.

À l’heure où les difficultés de recrutement sont grandes, où les besoins en formation sont importants, vous envisagez de créer une école des métiers industriels de demain ?

Le Paddock Academy est un tiers-lieu qui accueille des entrepreneurs, des artisans, des industriels, et aussi des étudiants de l’IUT d’Haguenau ou des jeunes en quête de formation ou de conseils. En lien avec l’Université de Strasbourg, le Réseau d’industriels innovants d’Alsace du Nord (RESILIAN), le Centre d’animation sociale et familiale Bisch’Art de Bischwiller et SEMIA, nous voulons mettre sur pied une sorte d’école de la deuxième chance. L’idée est de permettre à des jeunes éloignés de l’emploi de se former à des métiers d’avenir, tout en créant un vivier pour les entreprises parties prenantes de ce projet innovant. Avec la formidable équipe de bénévoles du Paddock, nous ne nous fixons aucune barrière. Nous misons avant tout sur la diversité, la transversalité des projets et des personnes, en étant le réseau des réseaux. Nous espérons contribuer à notre niveau à la création d’un écosystème régional vertueux, où toutes les parties prenantes sont gagnantes.

Comment êtes-vous tombé dans l’innovation ?

Grâce à l’assurance ! Voilà plus de vingt ans que deux des premières start-up incubées par SEMIA m’avaient sollicités et challengés pour les aider à protéger leur projet. Le début d’un formidable voyage ! Ce que je retiens depuis, c’est que le potentiel de notre région est énorme, que nous avons beaucoup de compétences à valoriser. Il suffit de leur donner les moyens de s’exprimer.

 

©Nicolas Rosès

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