Jean-Charles Landreau et Jean-Roch Herbert, l’exemple de Pierre-Hugues Herbert fait recette

Partager

Ces deux « profs de tennis » alignent ensemble pas moins de 80 années (45 pour Jean-Roch Herbert, 35 pour Jean-Charles Landreau) passées sur les courts à enseigner aux jeunes (et moins jeunes) alsaciens l’art de bien frapper cette damnée petite balle jaune. Les hasards de la vie et les aléas de carrière les ont réunis aujourd’hui autour de la vaste problématique de la gestion des jeunes joueurs prometteurs…

Jean-Roch Herbert est le père de Pierre-Hugues , dont l’étoile scintille au firmament du tennis français. Pierre-Hugues est largement le joueur le plus titré de tous les temps du tennis alsacien, avec quatre victoires du grand chelem en double avec Nicolas Mahut (dont Roland-Garros il y a un an) et une flopée d’autres victoires en tournoi ATP. Il a également gagné la Coupe Davis en 2017 et, depuis le début de saison, s’est lancé dans l’aventure du simple avec des « débuts » prometteurs, notamment à Monte-Carlo. Autant dire qu’un tel palmarès n’est pas près d’être égalé.
« En 2004, j’ai créé Futur Tennis Alsace, une association destinée à voler au secours de Pierre-Hugues en tant que point d’appui de notre projet familial » se souvient Jean-Roch Hernert. « Je peux dire que cette association est quasiment unique en son genre en France, elle s’est constituée comme une sorte de support administratif qui gère la carrière de Pierre-Hugues et FTA a réuni dès sa création les mécènes qui ont permis à mon fils de progresser dans la hiérarchie du tennis français, puis mondial. FTA est venue se placer en quelque sorte dans un interstice du tennis de haut niveau, là où les clubs ne sont plus opérants et la Fédération Française de Tennis pas forcément non plus. FTA est en quelque sorte une entité juridique qui recueille et héberge les soutiens financiers des mécènes et les met à la disposition des joueurs ».

Jean-Roch Herbert (à gauche) et Jean-Marc Landreau

Le chaînon manquant

« Outre bien sûr le fait d’enseigner le tennis, nous avons un autre point commun Jean-Roch et moi » intervient Jean-Charles Landreau. « Celui d’être concerné par la problématique d’un enfant qui, à un moment donné, a eu la possibilité de prétendre au plus haut niveau de sa discipline. Moi, c’est ma fille qui est devenue danseuse étoile aux Etats-Unis. Tous les deux, on connaît bien les galères des parents qui doivent aider leur enfant à évoluer à un niveau national, voire international. J’ai créé ACE après pas mal d’années passées à enseigner en clubs formateurs de jeunes car est apparu clairement un manque, un véritable trou dans le processus de formation : les tout meilleurs jeunes, l’élite, sont encadrés par le système fédéral, les clubs encadrent parfaitement leurs propres joueurs pour l’entrainement et les compétitions mais dès qu’on considère le cas des joueurs de niveau interrégional ou national qui doivent partir en compétition plusieurs jours consécutifs dans des tournois huppés, il n’y a plus rien. ACE (Accompagnement-Compétition-Entrainement – ndlr) est né de ce constat… »
Outre les entraînements Technique et Tactique, ACE propose des formations Mentale et Physique et assure le coaching, le suivi et l’accompagnement des jeunes en compétition. ACE met sur les pieds les plannings d’entrainement, la programmation du programme de compétition et, via le support de Futur Tennis Alsace, la conception du dossier et la recherche de mécénat, sur le modèle qui a si bien réussi à Pierre-Hugues Herbert qui est d’ailleurs devenu le parrain d’ACE.

Faciliter l’essor des jeunes espoirs

Jean-Roch Herbert est transparent sur les activités de FTA. « En 2018, j’ai signé une quarantaine de reçus de dons de mécènes en faveur de ACE. C’est important, et d’ailleurs en 2004 Pierre-Hugues n’en a pas bénéficié d’autant alors qu’il figurait parmi les meilleurs jeunes français… »
« Il y a parmi nos jeunes un exemple qui éclaire. C’est celui d’un joueur qui est aujourd’hui dans les dix meilleurs jeunes français. Il a aujourd’hui treize ans. Je lui ai appris à jouer dans le cadre d’un club de la banlieue de Strasbourg où il a frappé ses premières balles. Comme il s’est avéré plus que prometteur, très vite le club n’a plus été capable de l’aider dans son projet. Au mois de mars dernier, il a joué en Finlande puis, une semaine plus tard, en Allemagne. Personne ne peut financer tout ça, pas plus le club que ses parents. Via le papa qui a assuré les premiers contacts avec quelques mécènes, on a pu engranger pour ce jeune pas moins de 15 000 € en 2018, c’est-à-dire qu’il a l’assurance que tous les frais générés par les compétitions et les déplacements seront couverts… ACE s’est débrouillé pour lui trouver un prof qui est son référent et je reste le chef de projet qui l’accompagne dans sa progression… » raconte Jean-Charles Landreau.

Le tandem Landreau/Herbert semble donc sur la bonne voie. « Aujourd’hui, j’ai des profs qui m’appellent de Mulhouse, de Colmar, de Nancy ou Metz parce qu’ils ont compris que je ne cherche pas à leur « piquer » tel ou tel jeune joueur mais que je suis en train de faire ce qu’eux ne peuvent pas faire… » dit Jean-Marc Landreau. «  Quand ils ont fait leur 40h de cours dans la semaine, ils ne peuvent évidemment pas repartir tous les week-ends pour accompagner leurs meilleurs joueurs sur des tournois. ACE répond directement à cette problématique qu’à un moment ou à un autre rencontre chaque jeune joueur talentueux…»

Contacts :

https://ace-tennis.org/

http://www.p2h.fr/