Civa, les vins d’Alsace prêts à relever tous les défis !

Partager

Consolider leur présence à l’étranger, conquérir le cœur des Alsaciens, tordre les idées reçues, mieux communiquer sur ses atouts et son terroir unique, soutenir les 4 408 familles de viticulteurs, moderniser son image… Depuis quelques années, les Vins d’Alsace, coachés par leur interprofession, le CIVA, relèvent tous les défis pour conquérir la place qu’ils méritent.

« Alsace rocks ! » Et le Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace (CIVA) entend bien le faire-savoir. Sa présence à égast illustre parfaitement ce virage dynamique et audacieux pris depuis quelques années. Dans son bar au design contemporain, le CIVA veut casser quatre idées reçues… Et pour cela, rien de tel que la dégustation !

Première idée reçue ? Les vins d’Alsace seraient trop sucrés. « Notre angle d’attaque est d’attraper les pros sur le salon et de leur apporter la preuve que les vins d’Alsace sont frais et secs », sourit Philippe Bouvet, directeur marketing du CIVA. Deuxième idée : prouver que l’Alsace sait aussi faire de très bons vins rouges, « en rappelant que la Bourgogne ne travaille que du pinot noir… Comme en Alsace ! ». Troisième idée : non, les vins alsaciens ne sont pas que des petits vins de comptoir. « Nous avons des vins de lieu, de terroir, 51 Grands crus ! L’Alsace est le seul endroit de la planète à compter  les 13 types de terroirs… C’est une particularité géologique unique au monde », poursuit Philippe Bouvet. Enfin, le CIVA apportera une petite touche plus décalée, « pour ceux qui pensent que c’est un vin sage et tranquille, nous avons aussi des bulles de plaisir avec nos crémants ! »

Gilles Neusch, Directeur

L’un des enjeux étant de conquérir les Alsaciens eux-mêmes

Vous l’aurez compris : l’enjeu du salon pour le CIVA est de séduire les professionnels qui ont parfois une image tronquée des vins alsaciens. « Le mouvement est enclenché, mais il y a un boulot de dingue, cela dépasse la simple connaissance des restaurateurs, reconnaît Gilles Neusch, directeur du CIVA. Cela fait d’ailleurs partie d’une demande des restaurateurs de trouver un temps de formation pour les accompagner. Beaucoup travaillent avec des grossistes qui leur font leur carte. Nous devons donc travailler avec les chaînes intermédiaires afin qu’eux mêmes deviennent prescripteurs.  L’un des défis majeurs du directeur de l’interprofession : développer la solidarité territoriale, car nous avons tous un intérêt commun à travailler ensemble.  L’un des enjeux étant de conquérir les Alsaciens eux-mêmes.

« Le vin d’Alsace représente 75 % des ventes de blanc dans la grande distribution, précise Philippe Bouvet. Mais quand ils vont au resto, ils pensent moins à l’Alsace, se disant que ces vins font tellement partie de leur quotidien qu’ils ne font plus rêver… » « Nous nous faisons d’ailleurs houspiller par les autres vignobles, car nos vins ne sont pas les vins préférés des consommateurs alsaciens, appuie Gilles Neusch. Notre mission est de faciliter leur rayonnement dans l’esprit des consommateurs, d’embarquer les cibles historiques vers le Nouveau Monde du vin d’Alsace. Regardez à l’international :en faisant fi des a priori, on charme très facilement le consommateur »

Philippe Bouvet, directeur marketing

Le succès des vins d’Alsace à l’étranger est en effet assez parlant : un tiers des volumes de la filière viticole part à l’export, dans 130 pays du globe. « Et la tendance s’intensifie : fin novembre 2021, nous avons augmenté les ventes à l’international de 20 % en moyenne », précise Philippe Bouvet. Soit plus 32 % aux États-Unis – grâce à la fin des taxes douanières Trump – plus 34 % en Italie, plus 19 % en Belgique, plus 20 % aux PaysBas… « À force de communication, de relations publiques, de prospection, les efforts payent », commentent-ils. Le chiffre d’affaires global a augmenté de 3 % en 2021 : « Nous avons effacé le COVID dans la dynamique des ventes – on s’est pris un gros ballon de moins 11 % en 2020, rappelle Gilles Neusch. Nous avons rattrapé le retard et dépassé les ventes de 2019, première année de reprise économique depuis une décennie ! Ceci grâce à la prise en main de l’interprofession, la dynamique collective, l’envie d’aller de l’avant… En rassurant les producteurs aussi, en leur rappelant qu’ils ont un trésor entre les mains, mais qu’ils ne le disent pas assez. »

Belle innovation que ces mignonnettes de vins d’Alsace

Une communication plus audacieuse, dans l’air du temps

Pour preuve, allez à la rencontre d’un nouveau public, et le succès est garanti. Comme au dernier Streetbouche festival où les vins d’Alsace ont fait carton plein auprès d’un public plus jeune, plus urbain… Les nouvelles générations de vignerons mettent aussi le paquet pour moderniser leur image, à travers des étiquettes plus branchées, des dégustations davantage dans l’air du temps… Des cavistes strasbourgeois se spécialisent aussi exclusivement en Alsace, comme le tout récent L’Alsace à boire et bientôt une cave des vignerons indépendants à la CCI.

Le CIVA a aussi revu sa com, plus audacieuse : « Alsace rocks ! », et l’interprofession veut le faire savoir. Son plus beau coup ? L’organisation d’un salon en distanciel « Digitasting, millésimes Alsace » où chacun des 100 vignerons participants pouvait présenter quatre vins, et les envoyer ensuite pour la dégustation dans des fioles de 3 cl. « Ce premier salon, voué à être pérennisé, a généré 3 800 visiteurs contre 800 par exemple au dernier salon du vin de Colmar, se réjouit Philippe Bouvet. Les retombées sont très intéressantes, notamment à l’export, avec plus de 55 pays touchés. » Une première mondiale qui a donné une image fraîche et moderne aux vins d’Alsace !

Dernier défi pour la filière enfin : mieux communiquer sur son côté green. Avec 32 % de la surface viticole en bio – plus du double de la moyenne nationale – plus de 60 domaines en biodynamie, et 60 % labellisés HVE (Haute valeur environnementale), « le vignoble alsacien est le plus vertueux du monde, souligne Gilles Neusch. C’est un véritable enjeu de le faire savoir et de le faire connaître. » Sans oublier, pourquoi pas, de détrôner le rosé à l’heure des apéros d’été, avec des vins d’Alsace frais, minéraux. Comme on les aime aujourd’hui. a

Maison des Vins d’Alsace
12, avenue de la Foire aux Vins, Colmar
Tél. 03 89 20 16 20
www.vinsalsace.com

à lire également :