À fond les fruits, les confitures Beyer innovent… Bye bye le sucre !

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« Comme Obélix, nous sommes tombés dans le chaudron dès notre enfance », s’amusent Anthony, Nicolas et Sullivan Beyer. Si ce n’est que pour eux il s’agissait de confiture et pas de potion magique. Quoique… N’y a-t-il pas un peu de magie dans la confiture ?

Tous trois travaillent dans « la plus ancienne confiturerie familiale française », titre dont ils ne sont pas peu fiers lorsqu’ils évoquent Charles et Julie, les « grands-parents de leurs grands-parents » qui ont décidé en 1921 d’axer leur épicerie mulhousienne sur leur produit phare fabriqué maison. À l’époque les confitures Beyer s’appelaient « L’Hirondelle mulhousienne » et produisaient une confiture d’églantine dont la recette a perduré jusqu’à aujourd’hui.
Depuis les années 1990, Philippe Beyer et sa soeur Delphine, père et tante des trois frères, sont désormais à la tête d’une entreprise qui n’a perdu ni son allant ni son ancrage local puisque c’est à Pfastatt en banlieue mulhousienne qu’elle a déployé ses 4 500 m2.
« Sous marque Beyer ou sous marque de distributeur, les confitures représentent 70 à 75 % de notre chiffre d’affaires, précise Sullivan, les “fruits préservés” 25 à 30 %. Nous avons introduit les confitures bio en 2009 et les confitures allégées en 2017. On trouve nos produits partout en France et dans quasi toutes les grandes surfaces du Grand Est. »

Implantées dans l’HORECA, les confitures Beyer n’apparaissent cependant pas sur la table des petits déjeuners hôteliers. Question de format et de conditionnement. Le plastique et les opercules n’ont pas cours dans une entreprise qui n’utilise que le verre 100 % recyclable, raison pour laquelle elle a renoncé aux compotes désormais consommées version nomade dans une petite « gourde », à l’heure du goûter des enfants.

©Alban Hefti

96 % DE FRUITS ET ZÉRO SUCRE AJOUTÉ : LA CONFITURE QUE LES DIABÉTIQUES N’ATTENDAIENT PLUS…

PME familiale sereine face aux grands groupes tels qu’Andros, les Confitures Beyer ont frappé fort et juste à la fin de l’année dernière en proposant un produit nouveau, fruit de deux ans de recherche menées avec le professeur Michel Pinget, directeur du Centre européen du diabète à Strasbourg. « Certes, précise Philippe, des confitures pour diabétiques existent déjà,mais elles contiennent de l’aspartam, de l’eau et du moût de raisin. De notre côté, nous avons poussé à 96 % la quantité de fruits, c’est ce qui nous différencie. Le jus de citron permet de maîtriser la gélification et, sur les conseils du Centre européen du diabète, nous avons opté pour le sucralose, un sucre de synthèse sans effet sur la glycémie ».
L’appellation « confiture » étant strictement encadrée du point de vue des teneurs en sucre et en fruits, ce nouveau produit Beyer a été baptisé « Fruits à tartiner ». Son intérêt pour les diabétiques est précisé sur le couvercle, mais pas sur l’étiquette, car il peut être consommé – et apprécié – par toutes celles et ceux qui souhaitent diminuer leur consommation en sucre.
Un produit « sain et sincère », commente Sullivan. Et qui affiche un nutriscore A, une première dans le spectre, ici élargi des confitures.
Avec dix fruits à la carte : églantine, mirabelles, figues, oranges, quetsches, rhubarbe, framboises, abricots, fraises et myrtilles.
On le trouve dans toutes les grandes surfaces de la région, mais pour les Strasbourgeois « qui font leurs courses à pied », note la famille Beyer, il n’y a guère à ce stade que le centre Leclerc de Rivétoile qui le propose.
Qu’à cela ne tienne, le temps fera son oeuvre et les « Fruits à tartiner » trouveront leur place dans les rayons des plus petites surfaces citadines où l’espace est compté. Philippe et ses fils en sont persuadés.
Issus de la 5e génération, ceux-ci sont passés par tous les postes d’une entreprise où ils jouaient à cache-cache étant enfants. « Elle fait partie de nos vies, raconte Sullivan. Nous en parlons au quotidien et sans barrière puisque nous avons tous le même but et le même statut ».
Tous disent leur besoin d’un métier qui « fait sens ». Et quoi de plus important que d’accompagner en douceur et en saveur le premier repas de la journée ? En témoignent la quinzaine de messages dispensés au revers des couvercles des confitures Beyer : « Souriez c’est fruité », « Le bonheur à portée de cuillère », « Je suis votre bonheur du matin », etc.
Que des mots doux et vitaminés…

Le site internet

Anthony, Sullivan et Nicolas Beyer (de gauche à droite) ©Alban Hefti