AMO : l’architecture en partage

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– Article paru dans le hors-série HABITER, la ville politique –

L’association Architecture et Maîtres d’ouvrage (AMO) œuvre à l’échelle nationale pour la qualité architecturale et un dialogue constructif entre ces deux corps de métier. Cette architecture partagée est portée dans le Grand Est par l’architecte Maxime Khalili (agence K&+), actuel président par alternance de l’AMO, et Laurène Lecoq, chargée de mission et qui gère la communication de l’association.

Co-construction, agilité, mais aussi convivialité, tels sont les maîtres mots d’AMO qui fêtera sous peu ses 30 ans d’existence. Pensée par de grands acteurs du bâtiment à Paris, l’association est née d’une volonté de croiser les regards entre les différents acteurs du bâtiment et de créer un espace libre de discussions et d’échanges, afin de faire évoluer la profession. Répartie désormais sur 8 régions, l’AMO est présente partout en France, ses Journées nationales réunissant plus de 400 membres. « Nous sommes des acteurs qui construisons la ville. La ville est un artefact qui évolue au fur et à mesure des années, qui se renouvelle, en fonction de la société, de l’activité de l’Homme… Et nous sommes acteurs de cette transformation », explique Maxime Khalili. L’objectif d’AMO est ainsi d’informer et former les acteurs de l’acte de construire en matière de culture architecturale et urbanistique et de développer des actions de promotion de l’architecture. « Il y a une réelle transmission des savoirs et des connaissances au sein des membres d’AMO », ajoute Laurène Lecoq.

Visites, conférences, débats, voyages, éditions, formations, les actions d’AMO sont variées et visent à toujours montrer que la qualité architecturale est indissociable du dialogue et de l’action conjuguée du maître d’ouvrage et de l’architecte, « la culture architecturale ce n’est pas quelque chose que l’on enseigne : se loger est un besoin vital », souligne Maxime Khalili.

Promouvoir la densité heureuse

L’architecture comme culture de l’habitat doit composer désormais avec le contexte écologique et la politique locale. « Nos inquiétudes sont grandes vis-à-vis des villes qui deviennent de plus en plus vastes. La préoccupation de nos concitoyens, des élus, porte sur la santé de notre planète, or il y a une vraie friction depuis peu, à chaque élection les projets s’arrêtent un an avant… Les élus sont de moins en moins engagés, un maire constructeur ça n’existe plus. Cela pose le problème de savoir, culturellement, ce que nous en tant qu’acteurs, nous pouvons faire comprendre aux élus. Il faut savoir que lorsque l’on arrête de construire en ville, on va construire à la campagne, parce que la demande, elle, ne s’arrête pas ! On fait donc de l’étalement urbain et c’est la pire des choses, 42% de l’effet de serre dans le monde sont dus à cette pratique ». De là l’urgence de « trouver un équilibre et faire la promotion d’une densité heureuse », selon Maxime Khalili.

« Il y a une réelle transmission des savoirs et des connaissances au sein des membres d’AMO. »

Pluridisciplinaire et consciente des nouveaux enjeux du bâti, AMO continue sa mission pédagogique, « les membres sont demandeurs, nous avons planifié une à deux visites de bâtiments par mois dans Strasbourg et ses environs cette fin d’année », confie Laurène Lecoq. Prochains voyages d’étude, Bruxelles puis Dubaï, l’occasion de porter un regard critique, mais toujours positif, sur la complexité du verbe « habiter ».

© Abdesslam Mirdass
Maxime Khalili, président de l’AMO, et Laurène Lecoq, chargée de mission.