André Comte-Sponville « Nous avons commencé à glisser sur une pente dangereuse… » 

Partager

-article publié dans Or Norme N°39 en décembre 2020 –

Rencontre fin novembre dernier avec un philosophe qui aura marqué ces mois de crise sanitaire, mais aussi économique et sociale, que nous vivons depuis le printemps. André Comte-Sponville parle de notre perception de la pandémie et de « la plus grande régression de nos libertés, par ordre de l’État, sur injonctions du pouvoir médical et sous le contrôle de la police, que les gens de notre génération n’aient jamais vécue ». Il dit aussi que « plus c’est complexe, plus on a besoin de la philosophie. » Des propos quelquefois décapants…

Nous vivons une époque où l’accélération de l’information est impressionnante, en terme quantitatif du moins. Est-ce que la philosophie est encore la bonne adresse auprès de laquelle nous devons nous rapprocher pour essayer de comprendre ce qui nous arrive ?

« Mais oui, c’est la meilleure adresse. Elle inclut d’ailleurs toutes les autres. Je dis souvent que la philosophie n’est pas un savoir de plus ; c’est une réflexion sur les savoirs disponibles. Si on prend l’exemple de la pandémie, il y a des choses qu’on apprend par les médecins, d’autres qu’on apprend par les sociologues, les économistes, les historiens… et le seul fait de réfléchir à tout ça, si vous le faites sérieusement, vous amène à faire de la philosophie. Si vous voulez savoir quelque chose sur le virus, il faut vous adresser à un infectiologue, mais si vous voulez réfléchir en profondeur sur les problèmes qu’il nous pose, vous allez arriver très vite à la philosophie.

« Comment vivre dans le monde dont on est le contemporain ? » a toujours été au centre de la philosophie…

Oui, comment vivre a toujours été la question philosophique principale. Camus dit que le suicide est la seule question philosophique vraiment sérieuse, mais il a tort. Il y a des tas de questions tout à fait sérieuses autres que le suicide, heureusement, mais toutes se ramènent peu ou prou au « comment vivre ? ».

On peut imaginer que comprendre le monde a toujours été un objectif complexe. Mais ne l’est-t-il pas infiniment plus aujourd’hui ? On peut se sentir complètement imbibé par le flot des informations qui nous atteignent, les réseaux sociaux étant le dernier avatar des médias qui les diffusent…

Je n’ai pas dit que quand on philosophait, on s’y retrouvait toujours et que tout devenait simple ! Mais je dirais que plus c’est complexe, plus on a besoin de philosophie et de simplicité. La pensée doit être claire et simple quand on peut. Il n’y a pas de formule plus simple que E=MC2. Une vérité scientifique est souvent très simple : « Tous les corps s’attirent en raison directe de leur masse et en raison inverse du carré de leur distance ». Newton, la gravitation universelle, c’est très simple…

Je crois que les thèses philosophiques, qui ne sont évidemment pas des vérités démontrées, ni démontrables, peuvent tendre à une forme de simplicité. Dans le Dictionnaire amoureux de Montaigne que je viens de publier, il y a cette citation : « Tu ne meurs pas de ce que tu es malade, tu meurs de ce que tu es vivant ». Quoi de plus simple ? Quoi de plus vrai ? Tout est complexe, dans le monde, mais c’est la simplicité qui est une vertu.

Le philosophe de 2020 réfléchit-il sur les moyens de se faire entendre ?

Pour ce qui me concerne, il est encombré de moyens pour se faire entendre… Pourquoi, au fond, ai-je tellement parlé de la pandémie, ces derniers temps ? Au départ, c’est un hasard : en mars, au tout début du confinement, je reçois un coup de fil d’une journaliste du Journal du Dimanche qui me demande un entretien sur la pandémie et le confinement. Je me revois au téléphone en train d’hésiter mais je finis par accepter et l’entretien paraît le dimanche suivant. Du coup, comme ce que j’y disais a paru un peu atypique par rapport à ce qui se disait par ailleurs, la télévision, l’émission « C à vous » sur la 5 m’invite, et c’est un véritable buzz qui s’en suit. J’ai refusé 22 autres émissions de télé dans les semaines qui ont suivi ! Sans parler des radios et de la presse écrite. J’ai tout refusé parce que j’avais dit ce que j’avais à dire. Tout ça pour répondre à votre question : je ne manquais pas de moyens pour me faire entendre ! Mais comme il se trouve que je viens de sortir ce Dictionnaire amoureux de Montaigne, je reviens sur les plateaux, je ne peux quand même pas refuser toutes les émissions et cela fait à nouveau du buzz puisqu’aujourd’hui, une émission de télé, grâce à internet, reste disponible pendant des mois… Bref, en ce qui me concerne, j’ai infiniment plus de moyens de me faire entendre que n’en avaient Aristote, Descartes ou Spinoza. La vraie question est : est-ce que ça sert à quelque chose ? Là, je suis plus dubitatif…

C’était un peu le sens de ma question. Est-ce que chemin faisant depuis plusieurs années, puisque vous avez toujours été très présent sur les médias, vous avez éprouvé le réel impact obtenu ?

Ce qui est étonnant, c’est que j’ai accepté de parler de la pandémie et du confinement. Parce qu’en règle générale, depuis des années, je refuse toute invitation à la télévision sauf pour parler de mes livres. Donc, là, j’aurais dû refuser. C’était imprémédité, comme aurait dit Montaigne. Mais il y a eu cet entretien paru le dimanche précédent et il faut dire aussi que j’étais un peu agacé par la façon dont tout le monde parlait de la covid-19, comme si c’était la fin du monde, alors que c’est une pandémie tout à fait banale en vérité. J’ai fini par considérer que je n’avais pas à m’interdire de parler…

Dans cette émission, vous avez fait un buzz considérable, pour reprendre votre expression, en déclarant en substance qu’on sacrifie les jeunes à la santé des personnes âgées, ce qui vous a valu d’être accusé de sacrifier des vies humaines pour sauver l’économie. C’était bien sûr aller très au-delà de vos propos. Comment l’avez-vous vécu ?

Je n’ai bien sûr jamais dit qu’il fallait sacrifier des vies ! Il faut soigner tout le monde et sauver tous ceux qu’on peut sauver. En revanche, j’ai dit deux choses qui ont choqué. 

La première, c’est que tous les êtres humains étaient égaux en droit et en dignité mais que toutes les morts ne se valent pas. Il est plus triste de mourir à vingt ans que de mourir à soixante-huit ans, ce qui est mon âge, ou à quatre-vingt-un ans, ce qui est l’âge moyen des décès de la covid-19. Je disais ça pour relativiser l’ampleur de la pandémie, si on la compare avec la grippe espagnole qui a fait cinquante millions de morts au début du XXème siècle, parmi lesquels beaucoup de jeunes adultes qui avaient entre vingt et quarante ans. J’assume donc avoir dit que toutes les morts ne se valent pas.

La deuxième chose qui a choqué, c’est que j’ai osé m’interroger sur le coût économique du confinement. Tollé ! Parler d’économie, alors qu’il était question de la santé, c’était sanitairement incorrect ! Raison de plus pour en parler ! La misère tue aussi ! J’ai donc rappelé que tous les ans dans le monde, neuf millions de personnes meurent de faim. Neuf millions, chaque année, tout le monde s’en fout, personne n’en parle ! Là, on en est à 1,3 millions de personnes en ce qui concerne la pandémie et c’est l’affolement général. Il va falloir qu’on m’explique… Sur ces neuf millions de personnes, il y a trois millions d’enfants. Qu’est-ce qui est le plus grave : trois millions d’enfants qui meurent chaque année de malnutrition, ou 1,3 millions de gens d’une moyenne d’âge de 81 ans qui meurent, exceptionnellement, de la covid-19 ? 

J’ai donc attiré l’attention sur le fait que ce confinement allait coûter affreusement cher et que le coût économique allait peser essentiellement sur les jeunes générations. Et j’ai demandé s’il était raisonnable de sacrifier l’intérêt des jeunes générations à la santé de leurs grands-parents. Et je continue de penser qu’on ne peut pas le faire indéfiniment et sans limite. Ce que je crains depuis le départ, c’est que la catastrophe économique et sociale soit plus grave que la catastrophe sanitaire, et je crois qu’on est en train de le constater. La Banque mondiale nous apprend qu’il y a cent cinquante millions de gens qui sont redescendus en-dessous du seuil d’extrême pauvreté, ce qui veut dire que pour eux la question de la vie et de la mort se pose presque quotidiennement. Et le même organisme craint que dans quelques mois, ils soient quatre cent cinquante millions… Dans nos pays aussi, ceux qui souffrent de la crise économique et sociale ne sont pas les plus riches mais bien les plus pauvres. Des études aux USA ont montré que les plus riches le sont devenus encore plus qu’ils ne l’étaient avant la pandémie ! Donc oui, j’assume : on ne peut pas oublier l’économie au nom de la santé, d’autant moins que la santé coûte cher. Ce n’est pas en ruinant le pays qu’on va sauver nos hôpitaux ! Ce que j’appelle le sanitairement correct (par analogie avec le politiquement correct) doit être combattu car c’est contraire tout simplement à la liberté de l’esprit…

Pour rester dans ce domaine de la santé, vous fustigez aussi ce que vous appelez le panmédicalisme, qui fait de la santé la valeur suprême de nos sociétés… 

Et qui tend dès lors à tout déléguer à la médecine… C’est une double-erreur. D’abord, la santé n’est pas une valeur mais un bien. Un bien, c’est quelque chose qui est désirable, éventuellement enviable, alors qu’une valeur, c’est quelque chose qui est estimable ou admirable. Ce n’est pas du tout la même chose. Par exemple, je peux envier quelqu’un parce qu’il est plus riche ou en meilleure santé que moi. Mais si je l’admire pour cela, je suis un crétin. En revanche, je peux l’admirer parce qu’il est plus courageux que moi, plus généreux, plus juste ou plus aimant que moi. Ça veut dire que le courage, la générosité, la justice ou l’amour sont des valeurs. Donc, quand on fait de la santé la valeur suprême, ça veut dire qu’on érige un bien matériel au rang de valeur et ça, c’est déjà le début du nihilisme. Le nihilisme, ce n’est pas n’attacher de l’importance à rien, c’est n’attacher de l’importance qu’aux biens et pas aux valeurs. J’ai compris le nihilisme en lisant Houellebecq. L’un de ses personnages disait dans un roman : « je ne m’intéresse qu’à ma bite ou à rien… » Ça, c’est du nihilisme phallique. Tout le monde s’intéresse à quelque chose ! Un autre vous dira : « Je ne m’intéresse qu’au fric ou à rien… » Nihilisme financier. Un troisième vous dira : « je ne m’intéresse qu’à ma santé ou à rien… » Nihilisme sanitaire. Heureusement que la solidarité en limite les effets ! En se protégeant soi, on protège aussi les autres, et réciproquement. Soit. Mais enfin, on peut fonder une civilisation sur l’amour, sur la justice ou la liberté, je n’ai jamais vu fonder une civilisation sur la santé. On peut prendre la santé comme un bien, elle peut même être individuellement, comme le pensait Montaigne, le bien le plus précieux, puisqu’il conditionne tous les autres biens, mais collectivement, politiquement, ce n’est pas vrai. Ce qui fait le bonheur d’un pays n’est pas seulement la santé de ses habitants ! Le pays où j’ai envie de vivre, ce ne sera pas forcément le pays qui aura le meilleur système de santé, ce sera peut-être le pays le plus démocratique, le plus prospère, le plus juste, le plus cultivé, le plus écologique, le plus tolérant ou le plus fraternel. Le panmédicalisme tend vers le nihilisme : tout sacrifier à la santé comme s’il n’y avait plus que la santé qui compte. Par exemple, on ferme les écoles, les collèges, les lycées pendant deux mois et ça ne choque personne. Est-ce que je suis le seul dans ce foutu pays à penser que l’éducation des enfants c’est plus important que la santé de leurs grands-parents ? Il y a des centaines de milliers de jeunes qui ne trouvent pas de boulot à cause de ce confinement et de ses suites. Est-ce que je suis le seul à penser que des dizaines milliers de jeunes chômeurs qui sont confinés dans leur chambre de bonne, déprimés, perdus, c’est plus important que la santé de leurs grands-parents, d’autant que ceux-ci se portent dans l’ensemble plutôt bien ; car il ne faut pas croire que tous les vieux soient en train de mourir : même à quatre-vingt ans, le taux de mortalité de la covid-19 n’est qu’à peine de 10% ce qui veut dire que vous avez neuf chances sur dix de vous en sortir… Mais la panique s’est emparée de la société, surtout à cause de certains médias qui ont tenu des propos très anxiogènes depuis des mois. On n’avait jamais vu des pays entiers arrêter toute leur économie pour une maladie dont le taux de mortalité se situe entre 0,3 et 0,7%. J’en ai été très surpris et mon rôle de philosophe a été d’essayer de calmer le jeu… Il y a plus grave dans le monde et dans la vie qu’une épidémie de covid-19 ! Quoi ? Par exemple la faim dans le monde et le réchauffement climatique, qui font ou feront beaucoup plus de morts, lesquels n’auront pas une moyenne d’âge de 81 ans !

Que dit cette pandémie sur notre sentiment conscient ou inconscient de complète vulnérabilité ?

Mais vulnérable, on l’a toujours été !

Oui, mais au temps de la peste, la pandémie ne pardonnait pas…

Certes, mais est-on aujourd’hui plus vulnérable qu’il y a deux ans ou dix ans ? L’espérance de vie a dû reculer de quinze jours depuis le début de l’année, soit presque rien statistiquement. Si la santé est la valeur suprême, du coup la maladie est la peur suprême et donc la moindre pandémie prend des allures de catastrophe. Et ce d’autant plus dans des pays déchristianisés, où les gens croient de moins en moins en Dieu et dans une vie après la mort. Du temps de la peste, les gens croyaient massivement qu’après la mort, il y avait une autre vie. Aujourd’hui, les gens croient massivement qu’après la mort, il n’y a rien. Même chez les chrétiens, les sondages le disent, il n’y a plus qu’une minorité qui croit à une vie après la mort ! Enfin, nous vivons dans un pays de vieux. Ce sont les vieux surtout qui se préoccupent de leur santé ; un jeune de vingt ans, sauf s’il est malade bien sûr, n’y pense même pas ! C’est pourquoi, en forme de boutade ou de provocation et pour faire référence au titre de Lénine qu’on lisait dans notre jeunesse, « Le gauchisme, maladie infantile du communisme », j’ai dit que le panmédicalisme c’est la maladie sénile de l’humanisme. Humanisme, puisqu’il s’agit de sauver des vies humaines, ce qui est très bien ; mais sénile, parce que cela revient à faire des plus vieux « la priorité des priorités », comme disait Macron. Alors qu’en vérité, si on fait l’effort de ne pas penser qu’à la santé, les plus vulnérables ne sont pas les plus vieux, mais les plus jeunes ! Quel est le pire risque ? Mourir jeune ! Vous et moi, nous sommes préservés, nous ne risquons pas de mourir jeune. Nos enfants ne sont pas préservés. Deuxième risque : le chômage. Je suis retraité depuis des années, je suis invulnérable côté chômage. Mes enfants ne le sont pas. Troisième risque : le réchauffement climatique. Dans trente ans, la vie va devenir très difficile. Mais dans trente ans, vous et moi, selon toute vraisemblance, nous serons morts ! Nos enfants seront vivants. Autrement dit, moi, ma vie est faite, quel risque je cours, à part la santé ? Mes enfants, eux, sont exposés à tous les risques de la vie, car leur vie est à faire. Je suis sidéré quand je vois le sort réservé à notre jeunesse, ces milliers de chômeurs, ces milliers d’étudiants enfermés dans leur chambre qui n’ont pas le droit de sortir, pas le droit de voir leurs copains, qui doivent suivre des cours sur leurs écrans d’ordinateur ou de téléphone, comme si c’était la même chose que dans un amphi… J’ai le sentiment qu’on est en train de leur voler leur jeunesse, de sacrifier leur avenir au nom de gens comme vous et moi dont la vie est faite et qui, objectivement, risquent beaucoup moins de choses qu’eux, sauf en matière de santé. C’est là où le piège du panmédicalisme se referme. Que penseriez-vous d’un pays dont la priorité des priorités serait le sort de ses octogénaires ? C’est ça qu’on veut pour nos enfants et petits-enfants ?

Nous sommes une vieille société de vieux, c’est ça ?

J’ai parlé dans un article de « notre vieux pays vieillissant » … Entre les deux confinements, il y a eu quelques semaines où on pouvait de nouveau retrouver nos lecteurs dans les librairies. J’en ai profité pour y parler de mon « Montaigne ». Je me souviens d’une jeune fille d’une vingtaine d’années qui m’a dit : « je n’ai pas dansé depuis huit mois… » Elle avait les larmes aux yeux. On me dira : « Elle dansera plus tard, l’année prochaine… » Mais elle n’aura pas vingt ans très longtemps ! Je ne supporte pas cette idée qu’on leur vole leur jeunesse, qu’on compromette leur avenir, et qu’en plus on leur fasse des reproches permanents sous prétexte qu’ils osent quelquefois sortir, flirter, danser, voir leurs copains. Arrêtons de leur faire la leçon !

Pour finir, et à regret, certains pensent que les lois d’exception qui ont été votées pendant cette crise sanitaire risquent de perdurer longtemps après une éventuelle sortie de la crise sanitaire. Et qu’en conséquence, notre démocratie aura été profondément abimée et pour longtemps…

Je suis partagé entre l’agacement que me procurent les complotistes (par exemple le film Hold up, que j’ai regardé en entier parce qu’on m’a dit que j’y étais cité vers la fin, et qui n’est qu’un tissu d’âneries) et le constat que nous venons de vivre – par décision de l’État, au nom de la santé, sur injonctions du pouvoir médical et sous le contrôle de la police – la plus forte réduction de nos libertés que les gens de notre génération ait jamais vécue. Le danger c’est de passer du panmédicalisme et du sanitairement correct, qui sont des réalités d’aujourd’hui, à l’ordre sanitaire, qui est plutôt une menace : une réduction drastique et durable de nos libertés au nom de la santé ! C’est moins une réalité, pour l’instant, qu’une menace.  Ceux qui dénoncent une dictature Macron n’ont jamais connu ce qu’est une vraie dictature. Mais nous avons incontestablement commencé à glisser sur une pente dangereuse. Il faut donc être très vigilant, car si la santé est érigée en valeur suprême, alors, par définition, il n’y a rien au-dessus : on peut donc lui sacrifier la liberté. Je persiste donc à dire que la liberté est une valeur très supérieure à la santé, qui n’est qu’un bien, je le répète… Bref, il faut combattre à la fois le complotisme, qui est une forme d’obscurantisme numérique, et l’ordre sanitaire qui menace. A nous de résister aux deux ! »

à lire également :