Désespérance, des espérances
Quelques jours avant le premier impact.
Quelques jours avant une élection qui doit déterminer notre avenir pour cinq ans. Vraiment ?
Les Français désespèrent de leurs responsables politiques comme ils désespèrent d’eux-mêmes, et s’offrent ainsi le visage pathétique d’une campagne qui n’est rien d’autre que le reflet de leur propre état : celui d’enfants perdus, abandonnés, sans repères et prêts à se raccrocher au premier charlatan venu, capable de leur raconter une histoire déculpabilisante dans laquelle « les méchants ce sont les autres » et où « le peuple » n’est qu’une innocente victime…
Quelle mascarade !
Comme à chaque élection présidentielle depuis l’instauration du suffrage universel direct, les Français cherchent qui pourra bien être l’homme (un jour la femme ?) providentiel qui pourra les déresponsabiliser pour quelques années… jusqu’à la prochaine élection !
Alors ne serait-il pas temps de transformer enfin toute cette désespérance auto-fabriquée, auto-entretenue et auto-déléguée en des espérances auto-assumées !?
Comment ? En commençant par cesser de se regarder le nombril, en cessant de se plaindre alors que l’on est un des peuples les plus assistés au monde, en se retroussant les manches et en prenant en mains notre destin !
Pour commencer à espérer, commence par espérer en toi !
À chacun de nous la responsabilité de se demander tout d’abord ce qu’il veut pour lui-même, pour les autres, pour son pays… et ensuite, avec le courage et l’enthousiasme chevillés au corps, agir, faire, sans attendre de l’autre qu’il agisse ou fasse à notre place.
Alors nous serons dignes à nouveau, dignes d’espérer en nous, et nous verrons notre image changer dans le miroir. Ce même miroir que nous accusons de tous nos maux, préférant lâchement nous en prendre à notre reflet plutôt qu’à nous-mêmes.
Et si nous osions nous regarder vraiment et être l’avenir que nous voulons voir ?
Patrick ADLER
Directeur de la Publication