Islande I Carnet de route dans l’Est

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Article publié dans le cadre du dossier Destination de Légende sur l’Islande, publié dans Or Norme N°47 et à découvrir également en ligne

Depuis sa nomination en 2019, Solveen Dromson, grande amie de Or Norme, est aussi Consule de la République d’Islande à Strasbourg, perpétuant ainsi une tradition familiale entamée par son père, Patrice, malheureusement disparu en 2018. Sur son agenda était cochée depuis longtemps la date du 9 novembre dernier : ce jour-là, l’Islande prenait la présidence du Comité des ministres du Conseil de l’Europe à Strasbourg.
Cette présidence tournante de six mois, qui échoit tour à tour à chacun des 46 pays membres, Solveen l’a depuis longtemps imaginée comme une occasion unique d’apparaître en pleine lumière pour ce petit pays aux confins de l’Atlantique-Nord. D’ici fin mai prochain, les événements culturels vont se succéder à Strasbourg, comme autant de rendezvous avec cette étonnante et sublime Islande que nous vous proposons de mieux découvrir dans les très nombreuses pages qui suivent. Car, évidemment, Solveen a pensé à Or Norme, passionnée qu’elle fût il y a quelques années par nos numéros spéciaux « Destination de légende » où nous nous en allions au bout du monde rencontrer les Alsaciens vivant à l’étranger et leur demandions de nous faire découvrir leur pays d’adoption.
Oui, il fallait bien que ça arrive un jour… Nous renouons donc ici avec une belle tradition et nous nous sommes mis en quatre à la fin septembre dernier pour fouler cette terre sublimement attirante et mystérieuse qu’est l’Islande et vous ramener des histoires de feu, de glace, de volcans et d’êtres souterrains qui, dit-on, président encore au destin de ce morceau de terre unique au monde…
Nous en avons ramené de belles histoires et de beaux témoignages, mais… en sommes-nous vraiment revenus ?
Merci Madame la Consule !

Bientôt, dès l’ouverture de lignes directes pour l’aéroport régional de Egilsstaðir, l’Asturland (les régions de l’Est) permettra de découvrir un autre visage du pays : on y admire des paysages grandioses et sauvages souvent à 360°, des chutes d’eau gigantesques et des canyons de basalte surgis de nulle part. Il suffit juste de se souvenir que ce sont les premières terres qu’ont vues les Vikings en débarquant ici. Rien ou presque n’a changé et c’est superbe…

Dès qu’on approche du cercle polaire et comme toujours sous ces latitudes (64°08’07’’ pour Reykjavik, pour les spécialistes), le soleil ne monte jamais très haut dans le ciel.
Ce matin de la fin septembre dernier, il est 7h et il vient à peine de se lever sur le petit aéroport de Reykjavíkurflugvöllur, à quelques kilomètres à peine du centre de la capitale islandaise. Et ce matin-là, ce quelquefois si rare soleil islandais inonde le tarmac de sa lumière rasante qui se reflète sur le fuselage du DASH 8-400 de Icelandair, prêt à décoller pour une heure de vol et sa destination, Egilsstaðir, dans l’est du pays. Nous sommes cinq journalistes de la presse française, invités à découvrir l’est de l’Islande, largement méconnu. Noémie, de l’agence parisienne Group’Expression, sera celle qui, méticuleusement et très professionnellement, assurera la logistique de ce groupe gentiment turbulent, avec une permanente bonne humeur. Elle est accompagnée de Thordis, une jeune guide dépêchée par Visit Iceland, l’office du tourisme national, qui affiche déjà un beau sourire, ravie de côtoyer pendant les trois prochains jours des journalistes français, elle qui connait quasiment Paris et ses restaurants comme sa poche…


Et chacun de se réjouir de cette belle météo, gage d’un vol agréable… Cette courte heure de vol sera magique. Le DASH 8-400 ne vole pas très haut (5 000 mètres, peut-être…) et sous ses ailes, c’est un paysage déjà incroyable qui défile sous nos yeux.
Le trajet permet de survoler longuement le flanc nord-ouest de l’immense Vatnajökull, ce glacier de 8 300 km2 (soit plus de 95 % de la superficie de la Corse) et qui couvre à lui seul 8 % de la superficie de l’Islande). Plus loin, l’avion survolera aussi les hauts-plateaux centraux de l’île. Ce matin-là, avec ce soleil rasant qui fait étinceler le moindre lac ou névé sous les ailes de l’avion, c’est toute l’Islande qui se révèle dans sa magnificence naturelle.

Un patchwork unique de tourbe, de glace, d’eau, de roches, sans la moindre trace humaine et se déroulant sur une immensité sans fin. Devant ce spectacle fascinant et cette nature quasi indécente, peu d’entre nous parviennent à détourner leur regard à travers les hublots, ne serait-ce que quelques secondes…
Et quand l’avion plonge plus tard dans le brouillard cotonneux à l’approche de l’aéroport régional de Egilsstaðir, nous savons tous déjà que l’Islande vient de nous offrir d’entrée un spectacle inouï, comme si elle nous faisait déjà entrevoir le meilleur d’elle-même…

À l’aéroport, c’est Helga qui nous attend. Toute l’année, sa société, Tinna Adventure, organise des road trips pour les touristes. Nous sommes immédiatement surpris par le véhicule qui va nous permettre de découvrir l’Austurland (la province de l’est du pays) : un monster-truck rallongé et rehaussé par quatre énormes roues. Il sera quelquefois très utile dans les jours qui suivront, car le macadam ne sera pas toujours la surface sur laquelle nous circulerons le plus…
Un petit topo succinct nous donne l’essentiel de ce qui explique notre présence ici. Le boom touristique des quinze dernières années (plus de deux millions de visiteurs annuels) met Reykjavik et la région qui l’entoure sous une grande pression, l’essentiel des sites recherchés par les visiteurs se concentrant au sud de la capitale d’où ils sont très facilement accessibles.
Pour le pays, il s’agit donc de communiquer sur ses nombreuses autres richesses et, pour cela, l’Austurland est la région idéale. Déjà, les ferrys venus du Danemark, de Norvège ou des îles Féroé accostent tous au port de Seyðisfjörður au nord de la région et des vols internationaux directs sont à l’étude pour rejoindre l’aéroport de Egilsstaðir sur lequel nous venons d’atterrir. À l’évidence, ces portes d’entrée devraient séduire nombre de visiteurs dans un avenir proche… Un seul chiffre dit tout : les régions est de l’Austurland sont très peu peuplées. À peine plus de… 12 000 habitants (on respire…) se regroupent dans de très petits villages, pour la plupart abrités au fond de superbes et majestueux fjords qui n’ont rien à envier aux plus beaux de leurs équivalents norvégiens à 1 500 km de là. Les principaux d’entre eux (Seyðisfjörður, Fáskrúðsfjörður et Mjóifjördur) sont reliés par une très sinueuse route côtière qui constitue l’artère vitale de toute la région. Bien entretenue, elle se transforme malgré tout quelquefois en piste qui fait goûter aux joies de la gravel road durant la « belle » saison ou à l’enfer de la circulation « à l’aveugle » en période de blizzard, l’hiver (lire le témoignage de Thomas Waeldele page 74).

Garpur et Mosi, dans leur enclos de Vinland

Une courte étape au Guesthouse Vinland (à une demi-heure de Egilsstaðir) pour saluer deux éleveurs de rennes, Fannar Magnússon et Björk Björnsdóttir, qui ont ému toute l’Islande. En mai 2021 lors d’une sortie en moto-neige dans les hauts-plateaux du centre du pays, ils ont recueilli deux bébés rennes âgés d’une semaine et manifestement abandonnés par le reste du troupeau. Sans leur intervention, les jeunes rennes n’auraient pas survécu. Fannar et Björk ont obtenu l’autorisation de les soigner et les élever à Vinland. Aujourd’hui adultes, Garpur et Mosi, quasi domestiqués, font la joie des visiteurs dans leur enclos. Au passage, on y souligne que les premiers rennes sont venus de Norvège vers la fin du XVIIIe siècle et ne sont parvenus qu’à s’acclimater dans l’est du pays. Les effectifs actuels (environ 7 000 têtes) sont strictement contrôlés, l’Islande ne souhaitant pas une forte présence de ces animaux sur son territoire.

On reprend la route plein Nord et elle est somptueuse. Les paysages minéraux se succèdent. Lors de quelques haltes photographiques, l’Austurland se dévoile à 360°, des rais de soleil transpercent les nuages et peignent sur l’herbe rase des taches de lumière du plus bel effet.
Le petit village de Borgarfjörður Eystri nous permet de découvrir la minuscule maison Lindarbakki. Faite de briques, de bois et recouverte de gazon, elle semble littéralement surgir de terre. « Elle était encore habitée il y a quelques années par une vieille dame solitaire », nous raconte une jeune femme, Bryndis, qui nous entrainera ensuite sur le sentier des Elfes.

La maison Lindarbakki

Les Elfes : voilà une de ces merveilleuses découvertes que nous a réservée l’Islande. Les Elfes sont de petits êtres d’à peine plus d’un mètre de haut, aux oreilles franchement pointues et aux vêtements désuets qui vivent la plupart du temps cachés aux yeux des humains. Les fêtes de fin d’année sont généralement propices pour apercevoir les Elfes ; à Noël et au Jour de l’an, ils sont de sortie, à la recherche d’un nouveau foyer…
Un sondage réalisé il y a quelques années a annoncé que 54 % des Islandais croient en leur existence ou disent qu’il est possible qu’ils existent. La preuve : le tracé de routes en construction a été dévié à proximité d’amas rocheux où les Elfes sont censés s’établir.

Le sentier des Elfes à Borgarfjörður Eystri

Rien de remarquable n’est visible sur le sentier des Elfes de Borgarfjörður Eystri. Il serpente en montant doucement au sommet d’une mini-colline qui offre un beau point de vue sur le village et son fjord. Là-haut, Bryndis déroule la légende : « La chapelle qu’on voit au bord du littoral devait auparavant être bâtie au sommet de cette colline, dès l’arrivée des premiers marins sur ce rivage. Mais, la veille du début de la construction, la reine des Elfes leur est apparue durant leur sommeil et les a mis en garde : ne construisez pas votre chapelle en haut de mon sentier, les pires malheurs s’abattraient alors sur vous… Prudemment, ils ont obéi. Et tout s’est bien passé… » conclut Bryndis.
Si vous interrogez un Islandais, il vous dira bien sûr que les Elfes n’existent pas, mais… que la simple idée qu’ils puissent exister ne lui déplait pas. Une phrase qui participe à la légende ? Non, et il ne faudra pas longtemps pour le constater : en redescendant le sentier des Elfes, on s’apprête à ramasser un joli petit caillou blanc qui brille sous un rayon de soleil. Mais Helga, la pilote du monster-truck, nous en dissuade fermement : « Il y a les mêmes au débouché du sentier, plus bas. On ne ramasse rien sur le sentier des Elfes… ». Sérieux ? Oui, sérieux. On n’insiste pas…

Le long de la côte, on longera quelques habitations de bois en bien mauvais état. Un couple est là, en train de réparer d’importants dégâts. La femme nous montre sur son téléphone portable ce qu’elle a filmé la veille, lors d’une gigantesque tempête qui a frappé toute la côte. Sur l’écran, d’immenses rouleaux gris de deux mètres s’abattent sur les quais de bois et les baraques du bord de mer sous d’impressionnantes rafales de vent. On devine à quel point la nature peut se déchaîner dans ce fjord largement ouvert sur la mer et surmonté par deux mystérieuses montagnes noires…

Plus tard, une petite maisonnette nous ouvre ses portes. C’est le royaume de Ragna Óskarsdóttir et de sa société Icelandic Down. Quand Ragna est arrivée dans ce petit port en 2017, elle a aussitôt visité l’élevage de canards eiders de Oli et Johann, deux fermiers locaux, dans le fjord quasi déserté de Loðmundarfjörður, à quelques kilomètres au sud. « Les canards étaient partout, dans les prés, dans les cours des habitations… », raconte-t-elle. La tradition ancestrale de l’élevage de canards voulait que le précieux duvet récolté s’en aille loin de l’Austurland pour être travaillé et pour garnir ensuite toutes sortes de couettes ou oreillers assurant la prospérité de manufactures lointaines. L’idée de créer Icelandic Down est née aussitôt.

Aujourd’hui, la société de Ragna produit sur 380 micro-zones sanctuaires un duvet irréel, totalement épuré de tout corps de plume même minime puis purifié avec soin pour être finalement annoncé comme le duvet le plus doux au monde. Ragna n’hésite pas à nous inciter à plonger les mains au coeur d’une grosse boule compacte de ce duvet. Malgré son volume, elle ne pèse que 32 grammes, sur la balance ultra-sensible du magasin de vente, mais la sensation qui file entre nos doigts est purement magique.
Entièrement prélevé et « filtré » à la main, ce duvet d’exception a un prix et il est élevé : une couette 200 X 200 garnie chaudement pour l’hiver s’affiche à 7 978 € (!), sa version « allégée » pour l’été vous coûtera 5 319 €. Les couettes et autres oreillers sont fabriqués à la commande et sont expédiés directement chez vous environ sept semaines après la réception de votre paiement. (www.icelandicdown.com) Le soir venu après ce premier jour au coeur de l’Austurland nous voit être accueillis au très beau Blábjörg Resort, un hôtelspa entièrement bâti par une famille qui emploie pas moins de 48 personnes en haute saison (14 en permanence), « contribuant ainsi considérablement à l’économie locale » comme le dit fièrement Audur Vala Gunnarsdóttir, la directrice du lieu. Dans quelques mois, un impressionnant complexe thalasso sera ouvert et d’ores et déjà, on peut déguster chaque soir un gin ou un Landi local dans la micro-brasserie attenante. Au restaurant du complexe, l’agneau, cuit doucement durant huit heures, est une véritable tuerie. Après tout ça, on dort d’un sommeil profond et apaisé…

Le duvet le plus doux au monde

Le programme du deuxième jour de notre périple dans l’est de l’Islande s’annonce somptueux et il tiendra ses promesses. On quitte Borgarfjörður Eystri pour revenir vers les terres intérieures et bientôt s’enfoncer dans la vallée Jökuldalur où nous attend le prometteur Stuðlagil Canyon (page suivante). Récemment découvert après l’assèchement de la rivière Jökla dû à la construction d’une retenue d’eau en amont pour alimenter une centrale hydroélectrique, le site est somptueux avec ses imposantes colonnes de basalte qui évoquent irrésistiblement des orgues naturelles. On peut le découvrir par sa rive Est grâce à un raide escalier métallique dont on peut descendre (mais il faut ensuite remonter !) les 248 marches.
La vision de cette merveille est cependant mille fois plus spectaculaire vue de l’autre rive, surtout si l’on a le courage de descendre au ras de l’eau. Monolithique, redoutablement imposant, massif et altier, le Stuðlagil Canyon est incontestablement une des plus belles merveilles naturelles du pays.

La route, toujours la magique route islandaise au milieu d’une nature toujours aussi somptueuse et grandiose pour rejoindre Egilsstaðir et piquer au sud pour rejoindre l’étape du soir, le village de Fáskrúðsfjörður, au bord d’un immense fjord très étroit.
Le Fosshotel Eastfjords nous reçoit. On y est accueilli par Fjolà qui semble être omniprésente dans ce petit village. Après nous avoir fait visiter une expo photos des plus belles aurores boréales capturées par un couple de photographes locaux, elle commence à nous raconter tranquillement l’histoire de ce village de pêcheurs qui, à la fin du XIXe siècle est devenu une étape majeure pour les pêcheurs français venus si loin de leurs bases de l’Ouest et du Nord de la France pour gagner leur vie. La plupart étaient issus du port de Gravelines, près de Dunkerque.

Le Stuðlagil Canyon

Beaucoup, vivant et travaillant dans des conditions extrêmes que les mots peinent à décrire, ont vu leur vie s’interrompre en ces lieux si étranges. En contrebas, sur les rives du fjord, un petit cimetière marin accueille quelques tombes sur lesquelles figurent les noms de nos lointains compatriotes, un petit monument en répertoriant 49 autres, y compris quelques marins d’origine belge.
Au moment du dîner, nous apprenons que le Fosshotel Eastfjords occupe un bâtiment qui fut il y a un siècle et demi un hôpital pour ces marins français du bout du monde…

Le cimetière des marins français à Fáskrúðsfjörður

Pour notre troisième et dernier jour en Austurland, le programme prévoit dès le petit-déjeuner avalé la visite du Musée Français, installé juste en face de l’hôtel, dans l’ancienne maison du médecin de l’époque. Dans un tunnel souterrain reliant les deux bâtiments, on a reconstitué l’intérieur saisissant d’un bateau de pêche de l’époque. Quelques mannequins simulent de façon réaliste les marins…
Nous quittons Fáskrúðsfjörður en fin de matinée, l’exquise Fjolà nous aura accompagnés et guidés depuis l’après-midi précédent, passionnée et fière de vanter sa région, professionnelle, délicieusement amicale et complice…
Il faudra bien se résoudre à refaire la route à l’inverse, vers l’aéroport de Egilsstaðir où nous attend l’avion du retour nocturne vers Reykjavik. Mais, outre la visite d’une imposante cascade perdue dans l’immensité d’une incroyable vallée d’origine volcanique, deux étapes-surprises nous auront encore été réservées.
C’est d’abord, une balade à cheval dans ces paysages délirants de beauté sauvage, juchés sur ces chevaux islandais aux longues crinières blondes si remarquables. Le cheval islandais est souvent, et à tort, confondu avec un poney, car il est de petite stature. Importée par les Norvégiens il y a mille ans, la race s’est éteinte complètement sur le continent, mais pas en Islande qui a su préserver les chevaux des influences extérieures pendant tous ces siècles…
Le pays est amoureux de ses chevaux : la langue islandaise comprend plus d’une centaine de mots pour décrire leurs robes…

C’est enfin l’expérience si longtemps vantée des fameux bains dans l’eau des résurgences chaudes. En Islande en effet, l’eau chaude jaillit des entrailles de la Terre, naturellement, et de partout…

Les Vök Baths du Lac Urridavatn, près de Egilsstaðir, sont en fait trois piscines serties dans le lac. On entre, via la première piscine, dans une eau à 38° qui permet en quelque sorte de doucement s’acclimater. La sensation est en effet purement divine, en contraste avec les frais 7° de la température extérieure. Le temps de déguster un bon cocktail servi par un bar donnant directement sur la piscine, il faut sortir de l’eau, marcher une vingtaine de mètres (brrrr…) sur une passerelle de bois clair avant de se glisser dans les 40° de l’eau de la seconde piscine. Douce sensation de nouveau, le corps se détend, on en sommeillerait presque…
Comme le temps presse un peu, il faut se résoudre à entrer dans l’eau de l’ultime piscine, à 42°. Là, l’impression est un peu plus violente, mais étant là à l’ultime étape du parcours, on peut alors plonger sa main à l’extérieur du bassin, dans l’eau naturelle du lac. Elle est à 4°, et le contraste produit une très étrange sensation…

Les Vök Baths du Lac Urridavatn

Et dire qu’on se disait trente minutes plus tôt qu’on se la jouerait à l’islandaise. La tradition locale veut en effet qu’après quelques instants dans la troisième piscine (on ne reste pas longtemps dans une eau à 42°, croyeznous…) on plonge et on ressorte rapidement dans l’eau du lac. Un violent choc thermique de plus de 35° d’écart qui détend prodigieusement et promet quelques heures de félicité ensuite, paraît-il. Oui, paraît-il, car pourtant partis résolument pour vivre ce moment à plein, on n’a finalement pas osé… Ne vous moquez pas trop vite, si vos pas vous amènent un jour dans ces lieux, essayez et… vous comprendrez.
Une heure plus tard, dans l’avion, je crois que nous avons tous sommeillé paisiblement au moins quelques minutes…

À notre arrivés vers 21h30, nos quatre collègues parisiens ont rejoint le même bel hôtel que quelques jours plus tôt, près de l’aéroport international de Keflavik d’où ils allaient prendre leur avion de retour vers Paris tôt le lendemain matin. Pour nous, c’était direction le centreville pour quatre jours supplémentaires en solo, à la rencontre de la capitale islandaise et des Alsaciens qui y vivent et y travaillent…