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« La culture est l’espace et le temps rendus sensibles au cœur. » 
 La culture vivante, Jean d’Ormesson, 2008.

 

Certes, la rentrée culturelle 2021, à Strasbourg comme ailleurs, ne ressemble décidément à aucune autre.
« Porteuse d’espoirs vitaux sur fond d’angoisse sourde », comme le résume bien Jean-Luc Fournier en ouverture de notre grand dossier qui lui est consacré.

Et pourtant il me semble que nous serions tous bien avisés, acteurs comme spectateurs ( je ne me résous pas à utiliser le mot « consommateurs » quand il s’agit de culture), à ne pas tomber dans la morosité ambiante, mais bien au contraire, à conserver cette faculté d’émerveillement, propre à nous ouvrir les portes vers un avenir meilleur. La citation de Jean d’Ormesson en exergue nous indique le chemin : celui du cœur, qui seul nous permet d’explorer de nouvelles dimensions, des créations innovantes, dans l’espace comme dans le temps.

Delphine Horvilleur, dans le très beau Grand Entretien qu’elle nous a accordé, nous rappelle qu’au sortir de l’enfer des camps de la mort, certains ont choisi d’être des survivants tandis que d’autres n’ont pu faire mieux que d’être des « sous-vivants ».

Les épreuves que nous traversons, et particulièrement le monde de la culture, sont peu de choses, comparées à ce qu’elle évoque, et pourtant je continue d’entendre plus de complaintes que de révoltes salutaires. Il est temps, comme le dit dans nos pages Marie Linden, directrice de l’OPS, de ne plus ressasser « les affres de la crise sanitaire », et d’aller de l’avant !

Ainsi la formidable équipe du TNS, celle de l’OnR, ou encore Daniel Cohen et son Festival Européen du Film Fantastique et son projet pour le cinéma Odyssée, nous montrent la voie, avec l’enthousiasme qui les caractérise.

Et que dire de l’incroyable énergie dégagée par la programmation des Bibliothèques Idéales 2021, qui, du 2 au 12 septembre, vont à nouveau offrir aux Strasbourgeois, le meilleur de la littérature et du spectacle, toujours autour des mots.

Serge Gainsbourg, dont plusieurs manifestations que nous évoquons dans ce numéro célèbreront les 30 ans de sa disparition, justifiait la version reggae de sa Marseillaise par : « Ma version est celle d’une musique révolutionnaire, pour un chant révolutionnaire ! ».

Baudelaire, qui est également présent dans ces pages, fut le révolutionnaire de la poésie. Gainsbourg, Baudelaire… deux grands amoureux, deux artistes révolutionnaires, qui nous montrent le chemin.