La traversée du Sambatyon
Mai 2017, un après-midi, quelque part dans Strasbourg.
Rendez-vous avec Victoria Klem, jeune écrivain strasbourgeoise qui signe avec La traversée du Sambatyon son premier roman. Je vais à la rencontre de cette Belle Dame brune au regard ténébreux, pour en savoir plus sur ce mystérieux voyage qu’elle nous fait vivre.
C’est l’histoire d’un grand-père, Bobby, personnage central du roman, dont la fin de vie approche. Dès les premières lignes, le décor est planté. Sa chambre d’hôpital devient rapidement le théâtre d’un huis-clos familial à la fois tragique et émouvant.
Il y a d’abord Betty, l’épouse aimante, Emma, la fille vindicative et les petits-enfants qui nous entraînent tour à tour dans l’abîme d’une séparation certes cruelle mais qui reste pourtant dans l’ordre des choses.
Débat sur la fin de vie
Au-delà du destin singulier de cette famille, chaque lecteur peut s’identifier et retrouver une part de sa propre histoire. Car il s’agit avant tout d’un travail sur la condition humaine, les sentiments et sur la vie, en général. Réflexions philosophique, religieuse ou encore médicale évoluent à mesure que la dernière heure de Bob approche. Ce perpétuel débat sur la fin de vie, le droit de mourir dans la dignité et la Loi Leonetti interpelle sans arrêt le lecteur. Il constitue finalement le sujet central du roman.
Ce récit est un déferlement de tendresse. C’est une ode à l’amour d’un être cher dont la vie échappe à ses proches, démunis face à la maladie qui finit par gagner cet ultime combat.
Dans cette course contre la montre, Vanessa, la narratrice, tente de faire parler tous les protagonistes de cette famille dont on sent les racines méditerranéennes. L’auteure convoque également les souvenirs par l’intermédiaire du mourant qui prend la parole en filigrane et de manière subtile. Enfin, pour tenter d’échapper à la dure réalité, la poésie vient ponctuer ce récit poignant. C’est donc une forme de « triptyque littéraire » original qui se dessine au gré des pages. Une écriture fluide, malicieuse et pleine de vie, à l’image des personnages de ce roman.
On tombe sous le charme
A mesure que j’écoute Victoria parler de son livre, il me brûle l’envie de lui poser cette question : Quelle est la part de vrai dans ce récit et où commence son roman ?
Mais à quoi bon vouloir tout révéler ? Finalement, laissons planer le mystère… Quant au titre du livre, il faudra lire cette histoire poignante pour comprendre la « traversée du Sambatyon ».
Essai réussi pour ce premier opus qui rencontre déjà des critiques favorables, des lecteurs au rendez-vous et qui présage un beau succès. Il me faut bien l’admettre, on tombe facilement sous le charme (littéraire) de cette conteuse née.
A quand le prochain roman ?