Les grands vins des petites occasions : Les Burgers de Papa

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La saison du barbecue va de pair avec la soudaine envie de manger dehors, de faire bronzette, et d’acheter un nouveau parasol pour la terrasse.

À défaut, on peut se contenter d’en ajouter à un cocktail, et cela accrochera autant de sourires. Côté grillades, chacun a sa petite idée du bonheur. Certains préparent des brochettes de poulet mariné et poivrons avec une rigueur de l’extrême, d’autres jouent de la spatule sur de crépitantes merguez. En été, mon envie de grillades est plutôt synonyme de hamburger. Mes origines canadiennes – aux influences gastronomiques américaines – ont sans doute raison de ce profond attachement. Je n’y peux rien ; le barbecue a ce je-ne-sais-quoi qui le rend savoureux ! Afin d’accompagner dignement ce petit bonheur à manger, j’aime trouver des accords mets et vins qui varient selon la composition du plat. Déformation professionnelle ; le soda attendra. À Strasbourg, quelques restaurants proposent aussi des hamburgers qui donnent envie de prendre congé de son Weber. Imaginons de quoi accompagner ce plat connu de par le monde.

Manger chez Papa

Au restaurant, la tendance actuelle du fast good laisse découvrir des burgers gourmets et aux traditions locales. C’est dans cet esprit qu’est apparu le restaurant Les Burgers de Papa à Strasbourg en 2016. La chaîne propose un décor de diner (prononcez daïneur) américain moderne, et le menu est fidèle à ses allures. Au mur défilent une petite poignée de hamburgers aux ingrédients simples et savoureux. S’ensuivent des frites maison, des salades fraîches aux véritables copeaux de parmesan, des nuggets croustillants à souhait, et des milkshakes aux douceurs d’enfance. Quelques cadres présentent les partenaires locaux, dont Jonathan, producteur de pommes de terre alsaciennes. Tout compte fait, je prendrai probablement des frites !

Devant le comptoir attendent des étudiants et des familles, entre autres. Parmi les commandes qui s’accumulent en cuisine, le fils à papa reste le burger le plus populaire de tous. Le propriétaire, quant à lui, avoue avoir un faible pour le daron, où s’associent notamment une boulette de bœuf, du lard fumé, du munster, et une sauce ciboulette maison. Malgré le nombre de clients, le service est décontracté et professionnel. En témoignent la propreté des lieux et ce client au ventre particulièrement satisfait qui lance son appréciation au comptoir. Le retour positif du concept créé à Lyon a d’ailleurs permis l’ouverture d’un deuxième restaurant à Strasbourg en 2017.

Un verre avec la Poulette

Au trône des burgers les plus appréciés, il y a aussi celui composé de dinde panée, cheddar, roquette, tomate et sauce au curry. Plus communément appelé la Poulette. On y retrouve la texture croquante de la panure, le crémeux du fromage cheddar, la fraîcheur de la verdure, et les douces épices de la sauce. Sur place, un frigo aligne des sodas classiques ainsi qu’un choix de bières originales confectionnées par la Brasserie du Sornin (42). L’option take-out permet d’élargir les possibilités à base de jus de raisins fermentés. Envie d’Alsace ? Jetez votre dévolu sur un gewurztraminer ayant très peu de sucre résiduel. Dans le doute, demandez l’avis de votre caviste de quartier. Les saveurs épicées et les arômes de fruits exotiques du cépage feront le bonheur de la Poulette. Pour ceux ayant encore l’esprit en vacances, voici deux suggestions qui vous feront chanter cocorico !

Toujours en France,je suggère le Saint-Peray du Domaine du Tunnel 2016. Issu des côtes du Rhône septentrionales et du cépage roussanne, ce blanc présente de délicats arômes d’abricot, d’amande et de frangipane. Ceux pour qui la galette des rois n’a pas de secret reconnaîtront. En bouche, le vin est sec et tapisse le palais. La finale plutôt saline fera équilibre de l’indéniable oumph de gras de la boulette, et donnera une agréable impression de revenez-y. 

Beaucoup plus loin, j’opte pour le Chardonnay Greywacke2014. À la tête de ce Domaine de Marlborough, il y a ce fameux Kevin Judd, qui a vinifié pendant vingt-cinq ans chez Cloudy Bay avant d’établir son propre chai. Ce vin est à la fois merveilleusement sec et riche en saveurs ; pêche, nougat, et vanille jouent du coude. Le vieillissement de dix-huit mois en fût apporte une certaine opulence et ajoute à la complexité. Charmeur, il fera le bonheur de ceux qui préfèrent les vins plus expressifs.

Avec une base de pain, de protéines, de garnitures simples et de condiments, chacun peut trouver satisfaction avec un hamburger. Que vous soyez plutôt cheeseburger ou fish and chips, différents vins permettent de faire tchin tchin. Avant de faire votre choix, prenez le temps d’imaginer l’intensité et la texture des différents ingrédients. Même le splouche de ketchup ! Dans tous les cas, osez essayer ; au vu des dernières statistiques de consommation du plus connu des sandwichs en France, il y a de grandes chances que votre essai d’accord mets et vins ne soit que le début d’une gourmande aventure.  

Merci au restaurant Les Burgers de Papa d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.
Les vins présentés sont disponibles au Théâtre du Vin, marchand de vins à Strasbourg.
Retrouvez-moi ainsi que d’autres de mes articles sur mon blog Le Cellier de Jess !

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