Nos plus belles randos : de l’Écosse au Beaufortain avec Johann et Maxi

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“Nos plus belles randos”, c’est une série de rencontres avec de jeunes Strasbourgeois qui racontent leur plus belle expérience dans la nature. En France ou à l’étranger, seul(e) ou à plusieurs, ces randos ou ces treks les ont touchés et ils nous décrivent comment.

Aujourd’hui et pour le premier épisode de la série, j’ai demandé à Johann et Maxi, un couple d’amis de longue date, de me raconter leur plus belle rando. Je me suis rendu dans leur appartement en cœur de la Petite France, rue des Dentelles.

L’apprentissage de la montagne

Johann est né et a grandi en montagne au-dessus du village d’Orbey. La maison familiale n’a pas de numéro mais le courrier est adressé “au-dessus de Bermont”. Comme s’il suffisait de monter pour trouver cette ancienne ferme.

Avant de rencontrer Johann, Maxi n’avait jamais vraiment passé de vacances à la montagne. “La rando, c’était plutôt une balade le dimanche après-midi avec mes parents. Mais au fil des années avec lui, je suis devenue plus endurante, moins peureuse !”.

Un moment de sérénité et de rupture du quotidien

Après 10 ans de vie commune et plusieurs séjours à la montagne, Maxi peut le dire : “pour moi, la rando est devenue hyper ressourçante”. “C’est parce que dans la randonnée, tu n’es pas aux extrêmes limites de ton corps comme dans d’autres sports” précise Johann. “Tu peux laisser ton esprit se concentrer sur d’autres choses, tu discutes beaucoup quand tu marches avec quelqu’un. Et si tu marches seul, ça te permet d’avoir une réflexion sur toi-même”. Pour eux, randonner ensemble est “un moment de sérénité et de rupture du quotidien qui fonctionne bien pour nous !”.

S’ils s’évadent souvent dans des capitales européennes le temps d’un week-end, les vacances plus longues sont dédiées à la nature. Dans leur carnet de voyage, on retrouve la Corse, l’Autriche, l’Allemagne, la Suisse…

Mais deux destinations résonnent différemment dans leur cœur : le Beaufortain et l’Écosse.

La confiture de myrtilles du Beaufortain

C’était il y a 5 ans pour leurs premières vacances à deux “et la première fois en montagne pour Maxi” précise Johann. “On voulait aller dans les Alpes en dernière minute, on était étudiants donc en mode “démerde” et il restait seulement un gîte de dispo dans le Beaufortain”.

Aussitôt réservé, aussitôt arrivés chez l’hôte qui tient son potager d’une main de maître. “Quand on est arrivés, il nous a déposé un pot de confiture de myrtilles” raconte Maxi avant de préciser “je n’en ai jamais mangé d’aussi bonne depuis !

Pourquoi le Beaufortain, cette vallée savoyarde qui s’étend autour du village de Beaufort et ses fameux fromages ? “C’est un massif facile à pratiquer et avec de beaux panoramas très verts, avec beaucoup de forêts et de vaches”. Il y a toujours en fond d’écran le Mont Blanc et cette sensation d’en être aussi près. “Ça fait quelque chose, ça me plaisait bien” se souvient Maxi.

C’est à ce moment que mon rapport à la montagne a changé” continue la jeune femme. “J’avais un peu peur de ne pas être au niveau parce que Johann a grandi dans les Vosges et qu’il a l’habitude, mais il m’a beaucoup aidée et encouragée ! J’ai vraiment découvert le plaisir d’être en montagne. De marcher, de pique-niquer avec une vue magnifique, de rentrer le soir, de se sentir bien… Je ne pensais pas que ce serait aussi reposant !”.

Un souvenir du lieu tellement fort qu’ils y sont retournés quatre ans plus tard, à la recherche de la meilleure confiture de myrtilles.

L’Écosse et l’île de Skye

Ce qui nous attire le plus dans la nature, ce sont les paysages “dynamiques”, c’est-à-dire quand les couleurs évoluent, quand la lumière change sous nos yeux dans un mélange de ciel et de terre” explique Johann. C’était donc pour eux une évidence de partir randonner en Écosse.

Destination Édimbourg où ils louent une voiture avant de prendre la route vers l’île de Skye et un bed & breakfast qui restera longtemps dans leurs souvenirs. “Le soir, on devait cocher sur une liste ce qu’on voulait manger au petit-déjeuner” raconte Maxi. “Croque-monsieur, baked beans, bacon and eggs, crêpes… Ils avaient même fait un concours du plus grand mangeur de crêpes entre les hôtes !

Au programme de chaque jour, une rando de 25 à 30km sur l’île. Pourquoi ne pas faire un trek ? “En Écosse, on craignait d’avoir deux semaines de pluie” indique Johann. “C’était nos seules vacances de l’année” continue Maxi, “et franchement, remettre les chaussures de randonnée le matin alors qu’elles sont toujours mouillées, c’est une épreuve !”. Pas faux.

Leur récit me rappelle mon trek en Écosse où j’ai pu passer à travers les gouttes : L’Écosse grandeur nature

Deux semaines où ils en ont pris plein les yeux dans une nature sauvage et gigantesque. “On n’a pas croisé grand monde : à certains endroits, en regardant à 360°, il n’y avait absolument aucune trace de l’homme ! Pas de poteau, pas de route… rien !

L’avantage d’être avec Johann, c’est que tu peux adapter la rando comme tu veux ! Comme il fait du parapente, il sait très bien lire la météo, il connaît les vents et les pluies… On ne s’est jamais perdus, il a un sens de l’orientation fou ! C’est hyper reposant, j’ai juste à le suivre” indique Maxi.

Le seul caillou dans la chaussure ? Deux crevaisons sur la voiture de location en deux semaines. Johann raconte que “la première fois on s’est pris un bon nid de poule. On a pu aller au garage et ils ont changé la roue. La 2e fois, c’était plus compliqué : on devait rejoindre Edimbourg et on était vraiment au milieu de nulle part. Par chance, disons cela comme ça, c’était une crevaison lente, donc on pouvait encore rouler mais c’était tendu ! On a finalement trouvé des Néerlandais en camping car (forcément) qui nous ont prêté une pompe et on a pu regagner Édimbourg

Quand je leur demande quelle est leur prochaine prochaine rando préférée, ils échangent un regard et dévoilent rapidement : “la Norvège ou Finlande pour voir les aurores boréales. Ou l’Amérique du Sud pour changer de climat”.

Pour découvrir plus d’articles de Quentin Cogitore, rendez-vous sur Vosges qui peut !