Pierre Siegel, « Aujourd’hui, pour survivre, il faut s’affilier à une marque »
Hôtelier depuis quatre générations, Pierre Siegel, à la tête du Best Western Monopole Métropole avec sa sœur Véronique depuis 2007, revient sur l’évolution de l’hôtellerie indépendante à Strasbourg.
Quand ses arrières grands-parents ont racheté en 1919 l’hôtel qu’il dirige au cœur du quartier gare, Strasbourg était en pleine reconstruction. L’hôtel Monopole, rebaptisé Métropole par son grand-père, accueillait les voyageurs de la nouvelle gare de Strasbourg. « Quand j’étais tout petit, le métier n’était pas le même », se souvient Pierre Siegel. « À l’époque, les hôtels devaient offrir une literie confortable, une salle de bain agréable, et deux-trois touches que le client ne trouvait pas chez lui, comme la télé couleur. Aujourd’hui, nous devons être solides sur les fondamentaux, mais aussi proposer une expérience globale, un voyage. »
Du temps de ses grands-parents, Strasbourg comptait un millier de chambres. Aujourd’hui, on en trouve plus de 10 000, sans compter l’offre AirBnB ! « À l’époque, il suffisait d’avoir la lumière allumée pour que les voyageurs entrent. Aujourd’hui, nous devons anticiper les besoins des clients et être plus visibles. Etre 100% indépendant, c’est de plus en plus compliqué, sauf à être sur une niche bien précise. » À l’instar du Graffalgar, véritable nouveau concept hôtelier, ou de l’hôtel Cathédrale qui bénéficie de l’aura de son nom.
Être visible sur la scène internationale
Dès 1977, ses parents comprennent les nouveaux enjeux hôteliers et décident de prendre la marque Logis de France. Pierre et Véronique Siegel choisissent la marque Best Western en 1993. « Best Western nous apporte une clientèle du monde entier. Si un marché s’effondre, on peut limiter la casse avec un autre… »
Autre avantage : ne jamais se laisser aller. L’hôtel du Corbeau est désormais MGallery by Sofitel, l’hôtel Beaucour porte la marque Romantik, le Régent Contades, Best Western Premier collection… « Même un groupe comme celui de Scharf n’hésite pas à faire appel à des marques », constate Pierre Siegel. « Cela offre une visibilité internationale. »
Car la concurrence à Strasbourg fait rage. Notamment dans les trois et quatre étoiles, avec un taux d’occupation moyen de 65 à 67%. « En revanche, en termes de prix moyen, nous sommes en retard par rapport à d’autres destinations. Nombre d’hôtels 4 étoiles bradent leurs prix quand l’activité est faible et au final tous les hôtels sont obligés de s’aligner. Or il n’y a aucune raison de dévaloriser notre produit. C’est logique que les clients payent moins cher en période creuse, mais pas rien ! », commente-t-il.
D’autant que le président constate que les projets hôteliers sont loin de se tarir, avec tout récemment l’ouverture du Boma et de l’Okko hôtel. Sans oublier d’autres projets dans les cartons, notamment un établissement de luxe au cœur de l’ancien hôtel de police…
16, rue Kuhn, Strasbourg
Tél. 03 88 14 39 14
www.bw-monopole.com