Schiltigheim, la cité radieuse
Ancienne cité des Brasseurs, la commune de Schiltigheim est en pleine transformation. Sous l’égide de l’opérateur immobilier Altarea-Cogedim, les friches industrielles font peu à peu place au nouveau Quartier Fischer, entre patrimoine et modernité.
Voilà plus d’un siècle que les cheminées de la cité brassicole de Schiltigheim symbolisent l’entrée de Strasbourg.
Une histoire intimement liée à la boisson houblonnée qui, après la fermeture de nombreuses brasseries, connaît désormais un nouveau dynamisme, urbanistique et immobilier cette fois.
Le chantier du Quartier Fischer a ainsi débuté en octobre 2018. Ce projet de réaménagement des friches industrielles Fischer a été initié par l’entreprise Heineken, propriétaire du site ; il est mené par l’opérateur immobilier Altarea-Cogedim.
Pour Virginia Bernoux, présidente de la filiale Région Est, la volonté de respecter le patrimoine en présence était une constituante cruciale du chantier : « Dès le premier jour, nous avons travaillé avec un cabinet d’architectes-urbanistes (Reichen & Robert) pour comprendre ce que représentait ce site dans le tissu schilickois, mais également à l’échelle de l’Eurométropole. Nous voulions identifier quel patrimoine conserver (…) créer un trait d’union entre le passé brassicole et une vision de la ville de demain. »
De l’industrie à l’art de vivre
Un projet entre tradition et modernité, protéiforme dans ses prestations et qui fait la part belle à la qualité de vie. Sur un site de 4 hectares se déploient au total 610 logements (comprenant 25% d’habitations sociales et une résidence intergénérationnelle de 74 logements), des commerces, un complexe cinématographique MK2, mais aussi une école, ainsi que des espaces verts.
Fruit d’un long travail de concertation, le réaménagement des friches industrielles Fischer se veut en harmonie avec la vie des riverains ; « nous avons créé des groupes de travail avec des enfants, des commerçants, des personnes qui connaissent le patrimoine, des associations (…) nous voulions faire quelque chose d’équilibré et qui réponde aux attentes de Schilickois et de ceux habitant à proximité du projet. »
Un patrimoine vivant
Ces logements et services tiennent compte des symboles de Schiltigheim tout en proposant une relecture dynamique de l’espace, loin d’une vision muséographique, « le passé continue à vivre dans le présent et dans le futur, avec de nouveaux usages ».
Sont ainsi conservés, le bâtiment de la Malterie, une cheminée, le Palais Fischer, la Villa Grüber, un bâtiment des années 1930 et certaines des caves, désormais classées.
Au-delà du dialogue entre préservation et rénovation, le but de cette opération immobilière est de faire revivre un quartier trop longtemps abandonné, en inoculant de la vie dans la ville.
Le projet se veut à la fois innovant, équilibré et durable. Comportant 40% d’espaces verts, il inclut également une réflexion autour des modes de transport doux. « Nous sommes en discussion avec l’Eurométropole pour créer une future voie cyclable, le long du cimetière (…) et il ne faut pas s’interdire d’imaginer qu’un jour, le tramway pourra passer. »
Schiltigheim envisagée comme un nouveau pôle d’attractivité, mais pas au détriment du présent, « ce projet doit répondre à la fois aux attentes des futurs habitants du site, mais également de toute la population de Schiltigheim ».
Un aménagement, comme un trait d’union, entre les époques, les gens, Strasbourg et sa périphérie, « plus on est capables de créer de l’interaction et de la proximité, plus on est capables de répondre aux besoins de nos concitoyens ».
Pour le moment, le chantier est en cours, avec une première livraison prévue en 2021 pour l’école, ainsi que certains logements et commerces. En attendant, le Männele de Fischer garde un œil sur les travaux.