De la fondation du FEFFS à l’éventuelle gestion de l’Odyssée, la belle passion de Daniel Cohen

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– article paru dans Or Norme N°42, Cultures

Rencontre avec un homme qui paraît ne vivre que pour sa passion : le cinéma. Frustré par une année 2020 totalement blanche (Covid oblige), Daniel Cohen revient en force, dopé par l’enthousiasme et par des projets tous azimuts dont le retour du festival européen du film fantastique et… l’exploitation du cinéma municipal L’Odyssée pour laquelle son association postule.

C’était le 10 juin dernier et Daniel Cohen, le directeur et fondateur du Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS) s’asseyait devant nous sur une terrasse quasiment face au cinéma Star Saint-Exupéry, déclenchait son grand sourire XXL pour nous confirmer : « Oui, l’édition 2021 du FEFFS aura bien lieu, et quasiment sous sa forme habituelle : son format sur dix jours du vendredi 10 au dimanche 19 septembre, le retour des films en compétition : fantastique, animation, courts-métrages, rétrospectives et compétition cross-over sur des films qui sont à la frontière du genre comme les films noirs, par exemple. Le tout dans les salles strasbourgeoises Star, Vox et UGC, avec des jurys pour décerner les prix, l’Octopus d’or et le Méliès d’argent.

Et outre la programmation cinématographique, il y aura la section Connexions, dédiée aux arts numériques, aux jeux vidéo et à la réalité virtuelle. Côté événements, mais là, je parle avec des guillemets parce qu’à l’heure où on se rencontre, je n’ai aucune certitude sur les contraintes réglementaires qui seront celles de la mi-septembre, notre idée est d’installer le traditionnel Village du Festival sur la place Saint-Thomas, qui est le moyen idéal pour découvrir la manifestation pour ceux qui ne la connaissent pas et le lieu de rencontres pour les festivaliers, avec des performances des artistes et des musiciens locaux. On souhaiterait aussi pouvoir réitérer la projection en plein air place de la Cathédrale, ce moment culte exceptionnel qu’on souhaite vraiment pouvoir offrir aux Strasbourgeois…Voilà l’essentiel de ce que nous souhaitons pouvoir proposer : si on y parvenait sans encombre, dans le contexte marqué par tout ce que nous avons vécu ces dix-huit derniers mois, ce serait formidable de pouvoir relever un tel défi… » conclut Daniel Cohen, passionné comme jamais et chaud-bouillant rien qu’à l’idée de pouvoir retrouver en septembre l’ambiance inimi- table de « son » festival. On ne peut qu’encourager les lecteurs de notre magazine à consulter dès la lecture de ce papier le site du festival pour le programme actualisé et « tout frais » de l’événement.

Daniel Cohen © Marc Swierkowski

Mais c’est un autre dossier important qui occupe bien Daniel Cohen depuis des mois. Celui du renouvellement de la délégation de service public (DSP) de l’exploitation du cinéma municipal, l’Odyssée. « Notre association, Les Films du Spectre, a développé depuis longtemps beaucoup de rendez-vous autour du cinéma, comme les projections estivales en plein air ou les séances de films en réalité virtuelle en partenariat avec Seppia.

La gestion de l’Odyssée en ligne de mire…

Bien sûr, en tant que cinéphiles strasbourgeois, l’Odyssée est cher à notre cœur : c’est un cinéma qui relève du patrimonial, un des plus vieux cinémas au monde encore en activité, et un des plus beaux aussi, que la municipalité des années 90 a eu l’heureuse idée de réhabiliter… Nous avons désormais une expérience de programmation de quinze ans et elle nous a mis en contact étroit avec les métiers du cinéma, les programmateurs, les distributeurs de films, les vendeurs internationaux, les cinémathèques, les producteurs, les réalisateurs et je pense que ce savoir-faire pourrait être très utile pour l’Odyssée. Nous pensons que ce cinéma doit redevenir un lieu de rencontre convivial non seulement pour les publics, mais aussi pour les professionnels et les acteurs de l’ensemble de la filière locale du cinéma. C’est pourquoi nous avons initié la création d’une société coopérative d’intérêt collectif que nous avons appelée Cinémascoop. Le format coopératif nous est apparu comme la formule de gouvernance la plus adaptée pour intégrer les acteurs de la filière dans le projet. On a vraiment à Strasbourg un véritable vivier d’associations et de personnes qui déploient des savoir-faire étonnants, on a voulu les réunir autour d’un tel projet, de centraliser toutes ces énergies très positives à l’Odyssée.

 

« Oui, l’édition 2021 du FEFFS aura bien lieu, et quasiment sous sa forme habituelle ! »

Autour de ce cinéma de programmation patrimoniale et de continuation, comme l’on dit (ce qui exclut toute concurrence avec les sorties nationales hebdomadaires – ndlr), des foules d’autres événements et d’initiatives trouveront leur place dans notre projet : la fiction, le documentaire, l’animation, le court-métrage, et nous pensons même pouvoir s’y faire rencontrer d’autres formes d’art…

L’Odyssée a besoin de cette autre dynamique, de pouvoir toucher un public plus jeune, avec une communication plus claire, de façon à pouvoir rayonner davantage.

C’est un défi, un gros challenge. Notre projet a été déposé le 6 juillet dernier, nous participons à des négociations avec la Ville de Strasbourg en vue de la réunion de la commission qui désignera le délégataire de la DSP à l’automne pour une prise de fonction début janvier 2022 et un début de programmation effective le 9 avril suivant, mais le cinéma sera exceptionnellement fermé tout le printemps et l’été prochains pour des travaux impérativement nécessaires qui ont été programmés par la Ville de Strasbourg… » conclut-il.

Découvrez le programme complet sur
www.strasbourgfestival.com

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