EDITO⎢Vivre livre

Partager

« Le temps de lire, comme le temps d’aimer dilate le temps de vivre. »
Daniel Pennac – écrivain

 

Vous tenez entre vos mains le cinquantième numéro d’Or Norme (auquel il faut ajouter quelques dizaines de hors-séries), et, espérons-le, vous allez prendre du temps, et du plaisir, à lire tel ou tel article, ou bien même, soyons fous, à en dévorer la quasi-intégralité.

Ce plaisir que vous prenez à lire (pas que notre magazine bien sûr), de moins en moins de jeunes le connaissent, en France comme à travers le monde.

Partout, les études montrent une nette diminution de l’enthousiasme pour la lecture chez les enfants de moins de 15 ans, alors que dans tous les pays de l’OCDE, les élèves qui prennent le plus de plaisir à lire obtiennent des résultats scolaires nettement supérieurs à ceux des élèves qui en prennent le moins.

Quand Jules Ferry rendit l’école primaire (et laïque) obligatoire, il formait le voeu de « rendre l’école aimable et le travail attrayant. »

Presque cent cinquante ans plus tard, on se demande bien comment notre tout nouveau ministre de l’Éducation Nationale, va s’attaquer à cette mission d’ordre public. La tâche est d’autant plus complexe que l’enjeu n’est pas seulement d’initier le plaisir de lire, mais également d’enseigner le goût de l’effort, qui semble s’être perdu dans les incessantes réformes de l’enseignement, et qui pourtant, est le préalable indispensable à l’accès au plaisir, qu’il soit celui de la lecture ou de toute autre nature.

Les émeutes et les pillages de cet été, comme la multiplication de ces « points de deal » dans les cités, tenus par de jeunes mineurs qui expliquent « gagner 1400 euros par semaine en faisant le guet », participent sans aucun doute, de cette perte de valeurs, de repères et d’une certaine faillite de notre système éducatif.

C’est dans ce contexte que les Bibliothèques Idéales, loin de se contenter d’organiser son festival littéraire, viennent de prendre l’initiative de s’associer à « Savoirs pour réussir Grand Est », soutenue par la Fondation d’entreprise de la Caisse d’Épargne Grand Est Europe.
Ainsi, à l’occasion du 10e anniversaire des Journée Nationales d’Action contre l’Illettrisme, les apprenants de l’association assisteront à la rencontre avec Abd Al Malik. Deux d’entre eux interviendront devant l’hémicycle du Parlement Européen pour une lecture à voix haute autour de l’oeuvre d’Abd Al Malik, « comme une démonstration qu’avec motivation, détermination et courage, il est possible de progresser et de sortir de l’illettrisme. » (Savoirs pour réussir)

Là où il y a une volonté, il y a (toujours) un chemin…

à lire également :