Jean-François Illy « Ce sont des flics que vous croisez tous les jours qui ont mis fin à cette traque…»

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Des minutes qui ont immédiatement suivi les premiers coups de feu dans la rue des Orfèvres le soir du 11 décembre jusqu’à la fin de la traque de Cherif Chekatt deux jours plus tard au Neudorf,  Jean-François Illy, le Directeur départemental de la Sécurité publique du Bas-Rhin, a dirigé sur le terrain les 400 policiers strasbourgeois qui ont quadrillé Strasbourg durant 48 heures (près de 700 policiers, militaires, membres des brigades d’élite ont été engagés, au total). Courant janvier dernier, un mois avant d’investir son nouveau poste à Nice, ce flic chevronné s’est confié longuement à Or Norme sur les événements de décembre. Ces deux jours-là auront marqué sa carrière. Il nous les fait vivre de l’intérieur…

 

Or Norme : On peut imaginer qu’aux environs de 19h45 ce soir du 11 décembre dernier, vous vous apprêtez à passer une soirée calme. Que se passe-t-il pour vous dans les instants qui suivent ?
Jean-François Hilly : – « Il faut tout d’abord dire que, ce jour-là, nous sommes dans un contexte qui fait que les policiers présents à Strasbourg, entre les manifs hebdomadaires des gilets jaunes et celles, plus récentes, des lycéens, sont sur la brèche de façon intensive. Dans la journée du 11 décembre, il y a eu un nombre important d’interpellations de lycéens autour du Lycée Kléber et de Schiltigheim avec des voitures renversées et enflammées, des caméras de vidéosurveillance vandalisées… Ce soir-là, je suis dans ma voiture, en train de rentrer chez moi et je me dis que, pour une fois, je vais pouvoir rentrer un peu plus tôt. Je reçois un appel d’une amie et, dans un premier temps, je le refuse. Mais elle insiste et me rappelle aussitôt. Et là, j’entends un bruit de fond tout à fait inhabituel et elle hurle : « On est en train de nous tirer dessus. Y’a un mec avec son pistolet qui tire sur tout le monde… ». Je lui demande où elle est et elle me répond : « Dans la rue des Grandes-Arcades ! ». Manifestement, elle n’a pas eu le réflexe d’appeler le 17 et, comme elle a mon numéro en mémoire, elle l’a tipé… En un instant, j’imagine un fou qui tire dans la rue, je ne pense pas tout de suite à une tuerie de masse. Je la préviens que je vais raccrocher pour joindre mon PC opérationnel. Là, on me confirme qu’il vient d’y avoir des coups de feu dans l’hyper-centre, mais sans trop de précision car on est là vraiment dans les tout premiers moments. Je parviens à joindre mon adjoint et je lui indique que je vais foncer pour rejoindre le centre par l’avenue de la Division Leclerc. De son côté, il entre dans la rue des Orfèvres et se retrouve donc en contact direct avec les deux premières victimes. À ce moment, le terroriste est parti depuis un long moment, en fait il est déjà rue du Savon, on l’a déduit ensuite. Quant à moi, je tombe sur un de mes équipages à qui j’emprunte une radio. Très vite, au vu des infos qui me parviennent, je comprends qu’on a affaire à une tuerie de masse. La priorité est alors de tout faire pour neutraliser le ou les auteurs. On a mis un petit moment à être certain du cheminement du terroriste et à comprendre qu’après y avoir tué deux personnes, il a débouché en courant de la rue des Orfèvres, a traversé la place du Temple-neuf avant de s’engager dans la ruelle qui débouche rue des Grandes-Arcades où il tue une troisième personne vers le magasin Adidas, puis une quatrième devant le Restaurant La Stub, rue du Saumon. On comprend donc plus tard, en recoupant les sources d’information, qu’il a filé ensuite par la rue du Savon où un courageux témoin a essayé de le neutraliser à mains nues et qu’il s’est dégagé à coups de couteau. Une information capitale nous parvient assez vite avec le témoignage du chauffeur de taxi qu’il a contraint à le conduire, sous la menace, très près du commissariat central, côté Neudorf. Presque dans la foulée, on apprend que, juste avant d’embarquer dans ce taxi, le terroriste a tué à bout portant une cinquième personne, près du pont Saint-Martin. Entretemps, j’ai filé très vite à mon bureau du Heiritz pour m’équiper : uniforme, gilet pare-balles, la radio Police qui convient et bien sûr mon armement : je sais par expérience que dans ces moments où la confusion est extrême, être parfaitement identifié est une priorité…

Tout cela va très vite, évidemment. Comment parvenez-vous à être sûr que l’auteur des coups de feu est alors bien dans le quartier du Neudorf ?
– Parce qu’on a une méthode qu’on appelle la levée de doutes. Il s’agit de tout vérifier, point par point. En ressortant de mon bureau où je viens de m’équiper, je sais qu’il est dans ce secteur car deux de nos motards qui rentraient d’une escorte officielle pour le Conseil de l’Europe, alertés par la radio, ont décidé d’eux-mêmes de rapidement quitter l’axe principal et de se positionner sur la piste cyclable. L’instinct des policiers de proximité, qui connaissent bien leur secteur… Et là, bingo ! Il est apparu à une trentaine de mètres d’eux. Ils l’ont mis en joue, fait les sommations. Il a immédiatement tiré sur eux, la balle les a frôlés. Il a réussi à monter rapidement sur le surplomb, ce qui mettait en danger les deux motards qui ont appelé du renfort. La brigade cynophile qui était proche les a rejoints. Il y a eu alors un nouvel échange de coups de feu, un des fonctionnaires nous a dit ensuite qu’il pensait l’avoir alors légèrement blessé, mais rien n’était moins sûr. Ce que l’on a appris plus tard, c’est qu’il avait été auparavant sérieusement blessé par un tir d’un des militaires de l’opération Sentinelle, rue du Savon. Là, les militaires ont eu beaucoup de chance. Il a tiré sur eux et la balle est allée percuter directement le Famas (le pistolet-mitrailleur – ndlr) de l’un d’entre eux. Ils ont riposté et une balle l’a atteint au bas du dos, malheureusement sans le neutraliser. Un de nos équipages, muni de boucliers balistiques de protection, a assuré la sécurité et le repli des militaires sans pouvoir neutraliser l’individu dans un espace étroit, sombre et surtout avec des passants un peu partout. C’est juste après que le témoin a essayé de le neutraliser à son tour…

La blessure qu’il subit alors va avoir son importance, on le comprendra bien plus tard…

– Au moment où il s’enfuit après avoir poignardé sauvagement le témoin qui s’est interposé, il a été sérieusement touché dans la partie arrière du dos par le tir du militaire de l’opération Sentinelle, on en a eu la confirmation à l’issue de la traque. Cette plaie importante a dû l’affaiblir : outre le sang perdu, ce genre de blessure fait très mal, plus mal qu’une cassure. C’est un peu comme lors d’une chute à moto : l’abrasion est très douloureuse à supporter et le froid n’arrange rien…

Que se passe-t-il ensuite ?
– À ce moment-là, tout est quadrillé et le protocole veut qu’on attende l’arrivée du RAID qui vient d’atterrir à Entzheim. On a fait un maximum de recherches mais elles se sont avérées vaines. On saura plus tard que le terroriste avait vécu son enfance et sa jeunesse dans ce quartier, qu’il a continué ensuite à y habiter et qu’il connaît donc bien les lieux. Ce qu’il faut bien comprendre c’est qu’en même temps que ces événements se déroulent, nous levons d’autres doutes, en procédant à énormément de vérifications, y compris au centre-ville, à la brasserie Flo par exemple, ou encore rue des Marocains. Parallèlement, sous la responsabilité de mon adjoint, d’autres collègues s’occupaient de la protection des scènes de crime, la protection des victimes et du confinement de la population dans nombre d’établissements, des grands magasins, des restaurants, le hall Rhénus où il y avait un match de la SIG et même le Parlement européen qui était en session. Tout pouvait être craint alors, puisque l’individu n’avait pas été neutralisé…

Ce soir-là, mais aussi et surtout peut-être dès le lendemain matin, la population strasbourgeoise commence à vivre une période de stress total. Chacun mesure bien alors l’ampleur de ce qui s’est passé la veille au soir, on ne sait pas où est le terroriste, les chaînes d’info en continu sont en édition spéciale permanente à grand renfort de bandeaux anxiogènes, et tout le monde voit bien que la police et les unités spéciales quadrillent la ville. Chacun étant alors en droit d’imaginer qu’à tout moment, le terroriste peut réapparaitre et faire d’autres victimes encore…
– Oui, vous avez raison et nous étions parfaitement conscients de tout ça. Très peu d’enfants ont fréquenté les écoles le lendemain matin, tout le monde a mis en application le principe de précaution et c’était tout à fait légitime d’imaginer être pris pour cible par un potentiel terroriste voulant échapper à la police ou voulant s’enfuir…

Et la principale question que se posent alors les gens est de savoir si le terroriste est là, tout près, planqué quelque part dans un secteur qu’il connait très bien ou au contraire, déjà loin, en Allemagne où il a eu aussi à faire à la police par le passé et où il a peut-être des gens susceptibles de l’aider. On n’est sincèrement pas loin de la psychose à ce moment-là… Vous-même, est-ce que vous avez une intime conviction comme on dit, qu’est-ce que votre expérience de policier vous susurre à l’oreille ?
– Très sincèrement : la première chose dont j’ai fait part au préfet et au ministre et bien sûr à mes collègues chargés des différentes enquêtes était que le type était resté dans le secteur. Et vous savez pourquoi : j’ai passé neuf ans en Corse…

C’est formateur…
– Oui (sourire). Et là-bas, l’auteur d’un attentat ce n’est jamais celui du village d’à côté, c’est toujours quelqu’un du village où ça s’est passé. J’y étais à l’époque de l’interpellation du commando à Sperone, de l’assassinat du préfet Erignac et aussi durant l’affaire des paillotes. J’en ai vu quelques-unes… (re-sourire). À chaque fois , l’auteur d’un attentat se planque ensuite dans un endroit qu’il connaît bien. Alors, on ne peut même pas dire qu’on s’est réveillé le mercredi matin avec cette conviction-là parce qu’évidemment on n’a pas fermé l’œil de la nuit. C’est un immense travail d’enquête qui est déjà en œuvre. Toutes mes équipes locales sont à la disposition de la police judiciaire pour lever l’ensemble des doutes. Tous les gens de chez moi sont là, environ 400 personnes. Tout le monde est revenu spontanément, je n’ai pas eu besoin de demander aux gens d’être présents et certains sont même restés coincés dans les bouchons pendant trois heures pour être à leur poste, que ce soient les administratifs, les gardiens de la paix, les officiers, pas un n’a manqué à l’appel et pas un n’a demandé quoi que ce soit. Certains étaient debout depuis près de 24 heures, on a dû les obliger à dormir. On n’a même pas eu assez de véhicules disponibles pour qu’ils puissent se rendre partout où c’était jugé nécessaire d’enquêter… Durant toute cette journée du mercredi, le périmètre se définit de plus en plus précisément au fil des doutes levés, un certain nombre de pistes très sérieuses se font jour, et la police judiciaire établit tout l’environnement de l’individu, familial, amical, tous les points de chutes possibles sont recensés, plusieurs dizaines ont ainsi été établis puisqu’il était particulièrement connu des services de police pour toutes sortes de raisons, agressions, braquages, violences et ce, depuis son plus jeune âge. Tout portait à croire qu’il ne voulait pas mourir en martyr, en tout cas pas ce jour-là et qu’il a tout fait pour se planquer et nous échapper. Il a sans doute essayé de trouver quelques habits pour se fondre dans la population. On était de plus en plus sûr qu’il était dans le secteur car il a été repéré, des gens ont appelé le numéro mis en place par la PJ : près de 800 appels ont été exploités. Et il a fallu tout vérifier, on ne pouvait pas se permettre de faire la moindre impasse. Tout ça a duré jusqu’au jeudi…
Ce jour-là, qui s’avèrera ensuite être le jour décisif, a vu la réouverture du marché de Noël. On a dû gérer ça en précisant comment, avec quels moyens et dans quelles circonstances, sachant qu’on allait poursuivre nos opérations d’investigation. Il a été décidé qu’on ne pouvait pas céder devant le terrorisme et ça, la population strasbourgeoise l’a validé de façon très naturelle, ce qui est particulièrement honorable en pareille situation.

Comment êtes-vous parvenu à resserrer le filet autour du terroriste ?
Une partie de notre boulot a été de nous assurer que les différentes équipes d’enquête ne soient pas perturbées par ce que l’on appelle dans notre jargon le deuxième cercle comme par exemple, les journalistes, très nombreux sur le terrain et prêts à tout pour obtenir des informations (Le commissaire échange alors un sourire complice avec Nicolas Roses, photographe et collaborateur régulier de Or Norme, qui fut très présent sur le terrain en décembre dernier et que Jean-François Illy a donc appris à bien connaître. Nicolas a réalisé les photos de ce dossier sur les attentats –ndlr). Le jeudi après-midi, il y a eu beaucoup d’investigations dans le secteur de la Meinau, suite aux appels au numéro mis en place mais aussi aux enquêtes menées par les différents services. À chaque fois, on vérifie. Si deux ou trois appels concordent, on fixe une position. Et ainsi, peu à peu, le filet se resserre… C’est tout un process de contrôles systématiques qui est alors en œuvre. Et puis arrive le contrôle décisif, celui effectué par cette unité de la police sécurité du quotidien. Tout simplement, ils ont appliqué méthodiquement tout ce que je leur avais dit depuis la veille, c’est-à-dire d’absolument tout contrôler ce qui est dans le deuxième cercle et tout, ça veut dire vraiment et absolument tout ! En particulier ne pas banaliser la moindre situation, contrôler tout ce qui attire l’attention. Ce faisant, les membres d’un équipage remarquent un individu qui semblait ouvrir une porte d’immeuble au 74 de la rue du Lazaret. Dans leur voiture de police, ils longent cet immeuble, passent devant l’individu et, comme ils trouvent son attitude un peu bizarre, ils font demi-tour sous le pont voisin, reviennent et s’arrêtent à sa hauteur. L’un d’eux ouvre la porte latérale arrière et sort du véhicule. Derrière lui, il y a son collègue avec son HK, le pistolet mitrailleur automatique. Ils tapent le contrôle, comme on dit. Police Nationale, retournez vous en levant les mains ! Et au moment où ils disent ça, le type se retourne et il tire sur eux. La balle frappe le haut du montant de la voiture. Et mes deux gars ripostent et le neutralisent complètement. C’est fini et ce sont des policiers de tous les jours, des policiers strasbourgeois, des gens d’ici, qui connaissent leur secteur et qui sont en contact tous les jours avec des délinquants qui ont mis fin à cette traque. Ce sont des flics que vous croisez tous les jours qui viennent de mettre fin à la cavale de l’homme le plus recherché de France, voilà…

Les impacts des balles de la rafale qui a mis fin à la traqueur la porte d’entrée du 74 rue du Lazaret

Et tout ça, vous l’apprenez comment, exactement ?
– Au moment où ce contrôle a lieu, je suis en pleine conférence de presse, à la Préfecture, en compagnie du ministre. La conférence de presse a débuté depuis quelques minutes et je sens mon mobile vibrer dans ma poche. Mais comme je suis devant toutes les caméras de télé, je ne peux évidemment pas décrocher. Et ça insiste, ça vibre encore et encore. Juste après la fin de la conférence de presse, je peux m’isoler dans une pièce voisine et une collègue qui travaille au PC opérationnel voisin de mon bureau me dit : ça y est, on vient d’avoir le contact avec l’individu. Cherif Chekatt vient d’être abattu… J’ai évidemment donné l’information en direct au ministre en lui annonçant que c’était un équipage de la sécurité publique qui venait de le contrôler et de le neutraliser. Ensuite, on a rejoint les lieux pour là encore répondre aux questions des journalistes.

Encore plus tard, vous avez bien sûr retrouvé vos collègues qui ont abattu Cherif Chekatt. Comment ça s’est passé ?
– Ils ont tout de suite été confinés pour les besoins de l’enquête, une procédure tout à fait normale. Quand j’ai pu les revoir, j’ai eu devant moi des collègues très dignes, tout à fait conscient d’avoir fait leur boulot et d’avoir accompli leur mission. Je les ai embrassés, voilà… ce fut un moment intime, un moment indescriptible. J’étais fier pour eux. Ils ne se rendaient même pas encore compte de l’impact de leur action. Ils ne se rendaient pas compte qu’ils avaient concrètement conforté l’ordre et la sécurité de toute une société. Tout comme quand ils sont sur le terrain tous les jours en tant que police de proximité. Une vraie fraternité m’unit à eux désormais. Puis tout de suite après, ils ont pris conscience très vite de tout ce qui les attendait, notamment la presse. C’était une vraie fourmilière de journalistes, malgré tous les contrôles et les procédures que nous appliquions. Ils se sont brutalement rendu compte de toute cette spirale qui les attendait et ça les a effrayés. Ils ont réalisé qu’ils allaient rentrer chez eux, retrouver leur famille : je vais voir untel ou untel, comment je vais faire, est-ce que je vais leur raconter ou pas ? Ils se sont posé tout un tas de questions, légitimes et naturelles, des questions de pères de famille… On a tout fait pour les protéger et garantir leur anonymat.

Dans quelques secondes, le portable dans la poche de Jean-François Illy (à droite sur ce cliché) va vibrer, lui annonçant la mort de Cherif Chekatt. Sur la photo de gauche à droite : Roland Ries, Alain Fontanel, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur et le Préfet Jean-Luc Marx

Une dernière question, plus personnelle. À 54 ans, vous avez déjà vécu professionnellement toutes sortes de situations, en Corse comme vous nous l’avez relaté mais aussi lors de beaucoup d’événements marquants que ce soit en banlieue parisienne, à Nice, Marseille, et on en passe… Comment le professionnel aguerri que vous êtes a-t-il vécu ces 48 heures tragiques de décembre dernier à Strasbourg ?
– Sincèrement, j’ai vécu des choses que beaucoup ne vivront pas et c’est bien sûr tant mieux. Mais une affaire comme celle-là, jamais je n’en avais jamais vécue auparavant. La tuerie de masse est quelque chose très à part : beaucoup ont été évitées, ça je tiens à le dire. Par ailleurs, Strasbourg est un vivier dangereux, il ne faut pas le banaliser. Banaliser la sécurité, c’est nous mettre en danger. La sécurité, il ne faut pas la minimiser. Une vie humaine n’a pas de prix, la sécurité ne doit pas en avoir non plus. Il faut mettre le paquet : s’il faut trente personnes de plus dans l’effectif, et bien il faut le faire, ça n’a pas de prix. La sécurité ne peut pas être seulement une notion comptable… Comme pour mes centaines de collègues qui ont été engagés sur le terrain, j’ai fait mon boulot, c’est tout ce que je peux dire… »

Crédits photos : Nicolas Roses