Jean Hansmaennel et Michel Bedez, « On revient de loin » I LIM 2021

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-article publié dans Or Norme N°41 publié le 3 juin –

LIM 2021, c’est la deuxième saison de L’Industrie Magnifique. Cette biennale, inventée et réalisée pour la première fois à Strasbourg en 2018, n’a pu avoir lieu l’an passé, au cœur du premier confinement. Mais cette année, tout a été mis en œuvre pour que cette belle déambulation artistique dans la ville puisse se dérouler et déployer ses trente œuvres d’art, autant de belles surprises sur les vingt sites occupés par la manifestation…

On se souvient bien sûr du succès de la première édition, il y a trois ans : 330 000 visiteurs (certains venus de très loin) avaient plébiscité cette idée originale d’un parcours déambulatoire à ciel ouvert pour découvrir 24 œuvres installées sur les principales places publiques de la capitale européenne et un copieux programme d’animations se déroulant sur une dizaine de jours. 24 entreprises alsaciennes avaient coopéré avec autant d’artistes plasticiens venus du monde entier pour exposer ces monumentales œuvres d’art. 

Pour Strasbourg, une audience au moins européenne considérable avec ce totem repris par des centaines de médias nationaux et internationaux : le fameux squelette de mammouth exposé place du Château, à l’ombre de la cathédrale. Pas une œuvre d’art en soi, certes, mais son habillage en était une, l’occasion pour nous de rappeler qu’il fut en large partie imaginé et coordonné par le regretté Jean-François Zurawik, cet alsacien de souche et strasbourgeois de cœur alors aux manettes de la Fête des Lumières à Lyon et qui nous a brutalement quittés l’hiver dernier, son charisme, son talent et sa personnalité authentique ne laissant que des regrets parmi ses nombreux amis ici…

Puma X Orlinski ©Abdesslam Mirdass

« Un acte symbolique de libération »

Michel Bedez, alors président de Passe-Muraille, la société événementielle qu’il avait fondée, fut à la base de la création de l’événement en 2018, après que Vincent Froelicher, directeur général de l’Adira lui eut soufflée l’idée de « célébrer l’industrie de notre région ». Jean Hansmaennel qui préside aujourd’hui l’association organisatrice et Jean-François Lanneluc alors directeur du cabinet du maire de Strasbourg et directeur de la communication, formèrent avec lui le trio qui œuvra avec succès à l’organisation.

Depuis, Jean Hansmaennel n’a pas ménagé ses efforts pour que l’Industrie Magnifique 2021 ait toutes les chances de se dérouler : « Nous avions déjà beaucoup travaillé dès le lendemain de la première édition » se souvient-il. « Dès la fin mai 2019, un an plus tard donc, le tour de table mécènes/artistes était déjà bouclé, par exemple. Pour nous, c’était l’idéal pour monter en puissance et soigner tous les détails de la deuxième édition, celle de juin 2020. Et puis, comme on sait, tout s’est brusquement arrêté à cause du confinement. Tout reporter d’un an était la seule échappatoire et finalement, ces douze mois supplémentaires nous auront permis d’affiner le concept, de mieux communiquer autour de l’événement. A l’heure où nous nous parlons – début mai dernier – ndlr), les contraintes sanitaires restent encore incertaines notamment en ce qui concerne les expos indoor de la manifestation. C’est encore et toujours la Préfecture qui a toutes les clés de la manifestation… »

Jean Hansmaennel ©Alban Hefti

Au passage, Jean Hansmaennel précise avoir reçu « un excellent accueil de la part de la nouvelle municipalité issue du vote de la mi-2020, un aspect des choses bien sûr essentiel pour une manifestation qui occupe un aussi grand nombre de sites sur l’espace public. « Cette édition 2021 de l’Industrie Magnifique verra la visite de pas mal de représentants de présidents de Région ou de Départements intéressés par un concept qui a vocation à devenir national » ajoute-t-il. « On travaille pour élaborer un cadre national à cette manifestation, c’est même en très bonne voie, j’ai l’appui de l’Etat pour développer le projet et c’est une dimension qui va être beaucoup travaillée dès le lendemain de cette deuxième édition… »

De son côté, Michel Bedez souligne l’aspect déterminant de l’idée de base : « ce mariage de façon très naturelle entre les industriels mécènes et les artistes, qu’ils aient déjà une histoire un peu ancienne entre eux ou qu’ils se découvrent mutuellement de façon plus récente, autour de l’opportunité de cette manifestation. En tous cas », poursuit-il, « c’est une vraie création qui doit être au centre de leur rencontre, dans le cadre du mécénat accordé par l’entreprise et, de notre côté, nous veillons à maintenir une certaine exigence en matière artistique». 

Michel Bedez ©Alban Hefti

Et il conclut : « Nous revenons quand même de loin avec le report de l’an passé. On a fait acte de résistance, tout le monde est resté très concerné par le projet. Cette deuxième édition est un acte symbolique de libération et va représenter un signe très fort dans ce sens. Un des objectifs est bien sûr de faire revenir un peu de tourisme à Strasbourg et on espère bien bénéficier d’un important retentissement national… »

Infos et programme LIM 2021