Les tee-shirts à nuls autre pareils de Baptiste Blanchard 

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Chez Baptiste Blanchard, rue de la Broque, y a un chien qui dort, des plantes vertes increvables et des planches d’insectes accrochées au mur. Sans compter un crâne, des planches d’anatomie, des animaux empaillés… Ambiance cabinet de curiosités mais… joyeux. 

Il y a aussi une brodeuse avec logiciel acquise grâce à un financement participatif car ce garçon est un créatif qui a «besoin de vivre en atelier», «de mettre la main à l’ouvrage».

Bravant la pesanteur du temps, il lance en cette fin d’étrange année 2020 «sa boîte» baptisée «La Fabrique d’Icare». «Fabrique» en hommage à Andy Warhol et «Icare» non par envie de se brûler les ailes mais parce qu’un des plus beaux moteurs de la vie c’est la curiosité. 

Cette curiosité plus forte que la flemme qui – «dès qu’il a pu conduire un scooter» – le lançait à l’assaut des vide-greniers au premières lueurs de l’aube. «J’en revenais avec de vieux appareils photos et des papillons sous cadre ce qui laissait ma mère assez interloquée. »

L’ado collectionneur en Avignon est devenu étudiant à Strasbourg en «BTS design produits» au lycée Le Corbusier. Là encore, il détonne avec sa réflexion sur le temps qui passe et sa manière pas vraiment réaliste de traiter le modèle vivant en lui allongeant les doigts. «ça me fait penser à Egon Schiele», remarque un de ses profs qui ne pensait pas si bien dire. Baptiste a en effet une passion pour ce peintre viennois en qui il voit «son référent artistique». 

@la_fabrique_dicare / Instagram

Inspiration Egon Schiele et… les coléoptères

Au point d’en faire l’une des inspirations-phare de son nouveau projet professionnel : la création de tee-shirts brodés à partir de carton inspirés, d’une part par les portraits de Schiele et, d’autre part, par ces bijoux volants que sont les coléoptères.

La brodeuse est acquise, les modèles élaborés, reste à peaufiner la question de la fourniture de tee-shirts vierges qui soient en coton à la fois épais, bio et français.

La commercialisation se fera la plate-forme «Ethis Invest» porteuse de «projets à haute plus-value sociétale» mais aussi par l’intermédiaire de «Gooss», la boutique en ligne dédiée aux créateurs locaux que vient de lancer la journaliste Caroline Boeglin.

Baptiste est pour l’heure «à 100 % sur sa boîte», il enregistre de premières commandes mais prévoit de ne pas laisser tomber l’expérience acquise pendant quatre ans au P’tit Baz’Art de Colmar. Dans cet atelier-boutique créé par l’association de réinsertion Espoir, il pu «re-designer» meubles et objets de récupération pour leur rendre leur puissance singulière. Et il va continuer – avec une préférence pour les meubles – mais en consacrant l’essentiel de son activité à la broderie de «collections capsule» d’une centaine de tee-shirts. Un motif à chaque fois, défini, peaufiné, scanné, testé et re-testé à la brodeuse pour affiner le rendu. 

Baptiste cartonne sur Instagram ce qui donne des ailes à cet Icare 2.0 bien décidé à voler toujours plus haut et à faire mentir la mythologie. 

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Baptiste Blanchard ©Alban Hefti