ON MaVoix
#MaVoix : Lab démocratique
Ils s’appellent, Daniel – candidat tiré au sort de #MaVoix sur la législative partielle de Strasbourg – Marc, Marion, Abdel, Didier, Bertrand, Maria… Tous n’ont pu être cités dans cet entretien mais parlent d’une même voix. Celle de citoyens qui ont fait le choix de couper avec le système de partis traditionnels, avec les professionnels de la politique, et de se, nous, vous représenter, ensemble, tel un miroir de notre société, le temps d’un mandat.
Au-delà du résultat (5,98% des voix au premier tour –ndlr), #MaVoix n’était-elle pas surtout une élection laboratoire ?
Marc : « Bien sûr, parce que l’objectif de #MaVoix était d’être présent aux législatives de 2017. Strasbourg était l’occasion pour l’ensemble du mouvement de tester ses outils, dont numériques, en grandeur nature.
La plus grande critique que l’on fait à #MaVoix, c’est des outils mais pour quel projet ?.
Abdel : Déjà, proposer une autre façon de faire de la politique : pour et par les citoyens. Pas par des professionnels de la politique qui ne représentent finalement plus qu’eux-mêmes, dans un système à bout de souffle. Dire que nous avons besoin d’une alternative dans le paysage politique est une évidence mais encore faut-il se donner les moyens de la construire. C’est ce que tentons de faire. Il est grand temps.
Et de rétablir la confiance, jusqu’aux abstentionnistes, premier « parti » de France ?
Didier: Oui. Tout ce qui touche de près ou de loin à la politique est basé sur la défiance et non sur la confiance. Il est temps de renverser ce schéma. Cette législative partielle fut un premier pas pour proposer un autre rapport à la politique. De mettre en place le cadre pour investir progressivement l’Assemblée nationale pour y changer les choses de l’intérieur.
Marc : Notre objectif est clair. Ne pas nous contenter de parler mais de faire ainsi évoluer le système. De ne pas uniquement nous opposer mais de proposer. N’oubliez pas que l’an prochain, vous aurez des candidats #MaVoix dans toute la France et que quelques élus peuvent à eux seuls initier un changement. Quant à la progression d’année en année de l’abstention elle est le plus grand danger de notre démocratie. Parce que, dans l’indifférence des partis « professionnels », les gens ne participent plus au débat public et cela peut ouvrir la porte à toutes les dérives.
Marion : Comprenez que le champ politique est aujourd’hui confisqué par une petite élite – toutes tendances confondues – dans laquelle les gens ne se retrouvent plus, qui se bat en son sein pour conserver ses postes. Nous ne pouvons plus continuer à cautionner cela, car cela va à l’encontre de l’intérêt général.
Marc : Ne serait-ce que sur ce point, la question du tirage au sort des candidats mis en place par #MaVoix résout cette question des luttes électorales. Un élu #MaVoix s’il veut un jour se représenter, ne pourra le faire que s’il est à nouveau tiré au sort, ce qui rend la chose certes possible mais peu probable. Ceci est fondamental car cela permet à l’élu de se concentrer exclusivement sur son mandat et la représentation des citoyens.
Vous prôner aussi l’horizontalité entre élus et citoyens. Qu’entendez-vous par là ?
Marc : Les élus de #MaVoix ont pour vocation de travailler avec les citoyens sur des dossiers. Ceux-ci sont invités à débattre avec leurs élus #MaVoix, à leur proposer collectivement des amendements sur tel ou tel dossier. Voire de leur soumettre un projet de proposition législative qu’ils pourront à leur tour porter au sein de l’Assemblée nationale. En gagnant des élus, en adoptant de tels règles de fonctionnement, nous pouvons être le grain de sable qui pourra positivement faire changer les choses de l’intérieur, parce qu’il n’y a que de là que nous pourrons le faire de manière démocratique.
Ne craignez-vous pas que, même séduits, les électeurs craignent finalement le changement ? Le système actuel ne fonctionne plus, certes, mais le laisser en place a aussi quelque chose de rassurant…
Marion : Bien sûr. Mais regardez ce qui se passe. Des mouvements citoyens émergent partout dans le monde, jusqu’à la co-écriture d’une nouvelle constitution en Islande. Certes, ce projet a été bloqué in extremis mais la tendance de fond est là. Les citoyens ont envie d’être à acteurs de leur destin. On le voit aussi avec Podemos, Nuit Debout et bien d’autres encore. Peu importe d’ailleurs le nom ou la forme. La tendance est là : se réapproprier le champ politique et en revenir à l’intérêt général. Cette transition démocratique prendra peut-être encore une ou deux générations à se mettre en place, mais nous y viendrons et #MaVoix participe de cet avenir.
Daniel : Finalement, la première question que nous devrions tous nous poser est la suivante : qui nous représente le mieux ? Pourquoi chaque citoyen ne participerait pas directement à la vie politique et législative ? La réponse, je crois, est dans cette affiche de campagne : un miroir qui renvoie à ce qui serait possible si, au-delà des partis, tous ensemble, nous nous mettions à prendre en main notre avenir. Et #MaVoix rend cela possible… »
Photos: MaVoix