Or Norme n°28- L’édito

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Sans doute les périples immobiles forment-ils l’antichambre idéale des grands voyages…

Je suis de nulle part – Olivier Weber

Depuis que le flâneur de Baudelaire a parcouru les rues de Paris, la marche a été reconnue comme une véritable source d’inspiration artistique.
Dans ce numéro 28, Or Norme consacre un grand dossier à la marche et à la randonnée, mais souhaite également vous offrir un panorama plus large de périples, qu’ils soient « immobiles » comme l’évoque joliment Olivier Weber, ou bien au travers de destinations aussi proches que les Vosges, ou le Strasbourg de Jean-Paul Klee, et lointaines, telle l’Afrique de Pascal Coquis ou le Japon, hôte du formidable festival Arsmondo imaginé par Eva Kleinitz, directrice générale de l’Opéra National du Rhin et qui a accepté de se livrer dans notre Grand Entretien.

En parcourant les pages de votre magazine, vous êtes invités à découvrir de multiples manières de voir les villes, les montagnes, les visages et les situations…
Être attentif à l’imprévisible et constater avec joie, qu’on ne sait jamais quoi ou qui on va rencontrer, voilà bien un luxe que chacun doit et peut s’offrir : se faire ce cadeau de ralentir, et de flâner, alors que l’accélération est le maître-mot de notre environnement.

Ce potentiel, et cette faculté à remarquer les choses que d’autres pourraient manquer dans leur voiture, ou même sur leur vélo, est la source intarissable d’inspirations, de rencontres, d’émerveillements.

Le périple d’une vie, c’est avant tout prendre le chemin qui mène vers soi, et peu importe qu’il emprunte détours et raccourcis, que nous y marchions parfois seuls, parfois accompagnés, qu’il nous laisse face à notre incompréhension devant l’alternance des épreuves et des joies, puisqu’il semble bien que de notre capacité à le suivre dépende finalement la possibilité, un jour, peut-être, d’être à soi.