Patricia Jacopin « Le Shiatsu pour redevenir acteur de sa vie »

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Le parcours de Patricia nous a intrigué. On l’a connue chargée de relation Presse/Public à Pôle Sud après avoir été experte-comptable pour ses amis musiciens et chorégraphes. Et puis, elle a « changé de vie pour se lancer dans le Shiatsu ». Sacré défi ! On a eu envie d’en savoir plus, sur elle. Et sur le Shiatsu.

Un café partagé il y a quelque temps, nous avait permis de faire connaissance avec Patricia. Conversation au diapason, avec, chez elle, quelque chose d’irradiant qui fait d’emblée du bien. Par la suite, les réseaux sociaux nous ont appris qu’elle organisait des séances d’initiation sur le parvis du TNS dans le cadre du festival Contre-temps, du Shiatsu sur chaise lors du « Parking Day » organisé par Citiz, des « séances qui font du bien » au cinéma STAR (pratique du Do In, technique d’auto-shiatsu), des interventions en entreprise… Le tout dans le cadre de l’association Les Mains Sages.

Une dimension chorégraphique

Pour en parler quoi de mieux que de commencer par une séance dans le cabinet de Patricia, installé dans celui du docteur Bleny, rue du Faubourg National.
La discussion naît en cet après-midi de tout début janvier.
« J’ai découvert le Shiatsu il y a plusieurs années lors d’une séance qui avait été organisée à Pôle Sud, raconte-t-elle. J’ai ensuite décidé d’apprendre, avant de décider d’en faire mon quotidien il y a six ans et demi ».
Il faut dire que le terrain était favorable : Patricia se soigne par la médecine chinoise depuis vingt-cinq ans et pratique le Qi Gong depuis dix ans. Sans compter qu’à Pôle Sud c’est le corps en mouvement qu’elle a côtoyé pendant plusieurs années. Elle-même danse et dans le Shiatsu, souligne-t-elle, il y a « une dimension chorégraphique, une présence, un rythme ».

Une pratique reconnue par le Parlement européen

Née au Japon au début du XXe siècle, cette pratique a pour mot-clé le Ki, terme que l’on peut traduire par « énergie ».
L’énergie du « Jusha » – « receveur » ou « receveuse » – qu’il s’agit de ré-harmoniser en laissant circuler dans tout le corps par le bais d’un enchaînement de techniques de pressions (atsu) des doigts (shi), complétés par des étirements. Une forme de symbiose se crée et le shiatsu apporte un rééquilibrage en empruntant les circuits énergétiques.
Une pratique qui n’a rien d’un doux délire : le Japon lui a donné le statut de médecine en 1955 et, en 1997, le Parlement européen l’a reconnue comme l’une des huit approches complémentaires de la médecine les plus efficaces. En Belgique, par exemple, le centre anti-cancer de la clinique universitaire Saint-Luc de Bruxelles a noué un partenariat avec un praticien car le Shiatsu permet de limiter les effets de la chimiothérapie tout comme il atténue ceux de la trithérapie associée au traitement du sida.

Le fil des saisons

« Le Shiatsu n’est ni une médecine, ni un massage, ni une idéologie », précise Patricia. « À la base, il est préventif. » « Comme l’énergie fluctue en fonction des saisons, il s’adapte pour mettre en harmonie l’être humain et la nature. »
Croisé avec la médecine chinoise, le Shiatsu intègre le Yin et le Yang qui se succèdent et s’engendrent.
Au Yin de l’hiver, saison de l’eau à l’énergie dense et profonde succède le Yang qui émerge au printemps, saison du bois. C’est le temps de la créativité qu’il faut aborder « bien reposé ».Le Yang va croître en été, saison du feu et le Yin s’accroîtra durant l’arrière-saison marquée par la terre, puis durant l’automne, sous le signe du métal avant que ne revienne l’hiver.
Bleu l’hiver, vert le printemps… à chaque saison correspondent une couleur et des organes spécifiques. Les reins et la vessie pour la première, le foie et la vésicule biliaire pour la seconde, le cœur et l’intestin grêle en été, la rate/pancréas et l’estomac pendant l’été indien, les poumons et le gros intestin en automne.
« Certains receveurs viennent chaque mois, d’autres à chaque changement de saison » raconte Patricia. « La séance dure une heure et se pratique au sol, allongé sur un futon et habillé de vêtements souples. Il s’agit d’une discipline holistique et naturelle, on atteint le cœur de l’être dans la douceur et la profondeur. Il ne s’agit surtout pas de « faire mal » mais d’adapter la pression en permanence. »

Un paquet de tensions laissé sur le futon

Rien à voir avec les massages « esthétiques », parole de receveuse perplexe au départ. On sent réellement qu’« énergie » n’est pas un vain mot, que des points et des circuits existent, que des rouages se débloquent. Il y a une prise de conscience de la matérialité du corps qui émerge du sommet du crâne à la pointe des orteils et puis surtout, cette sensation de laisser un paquet de tensions et de soucis sur le futon.
Convaincue oui, et heureuse d’avoir découvert le Shiatsu en début d’année, comme une résolution pour les mois à venir, saison après saison, ancrée entre ciel et terre, forte d’une énergie qui rime avec harmonie.

Échange réciproque

« Le Shiatsu remet le Ki en mouvement en agissant sur le corps et l’esprit, ensuite le corps continue à faire le travail et trouve naturellement sa place dans l’univers. L’équilibre énergétique est essentiel pour redevenir pleinement acteur de sa vie, pour agir plutôt que subir» résume Patricia.
Au fait, comment se sent-elle, elle, à la fin des séances ? On l’imagine épuisée par ce travail avec l’énergie…
Elle se dit « tout autant ressourcée ». « L’échange est réciproque », assure-t-elle.

Contact : 06 87 10 95 60
Sur facebook : Les Mains Sages Shiatsu et Do In

À venir :
– 18 mars, 22 avril et 27 mai : « La séance qui fait du bien », au cinéma Star en prélude à la projection de 11h d’un film au choix (9 euros, la séance d’une heure et le film)
– Séances de Shiatsu aux « Pelouses sonores» en juin, au Jardin des Deux Rives, organisées par le festival  Contre-temps
– Stage de Do In (auto-Shiatsu) dans le cadre de « Strasbourg danse l’été », du 24 août au 1er septembre, organisé par le CIRA au Centre Chorégraphique, 10 rue de Phalsbourg.