Séjour chamanique : rencontres et perspectives

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Katia et Hervé, chamans Suisses, les Ailes du Voyageur, organisateurs de ce séjour, m’accueillirent à Cuenca. Quelle joie enfin de les rencontrer en live. Puis je fis la connaissance de Fanny et Sonia avec qui j’allais partager des moments intenses lors de ce séjour chamanique à la lisière de la forêt amazonienne.

Après 6h de bus, de paysages grandioses, nous voilà arrivés devant un pont en bois qui sépare l’espace sacré du Chaman du reste du village Shuar, peuple autochtone du Sud de l’Équateur.

Loger pendant 10 jours dans la famille, dans un espace vert bordé par la rivière et la forêt, où maisons en dur côtoient cabanes en bois. Le chamanisme amazonien utilise l’ayahuasca, liane de l’Âme, comme l’un des supports de guérison. Ce breuvage, au goût amer, est la « médecine » de ces peuples. Elle provoque des visions – pas d’hallucinations. Il est très important avant de boire cette décoction de plantes de suivre une diète, avant et après le séjour. Les cérémonies se déroulaient vers 19h dans la lodge de médecine. Nous installions nos couvertures sur les matelas pour pouvoir s’y reposer une fois le breuvage pris.

Au cours du séjour, nous avons tous fini par dormir dans la lodge, partagée avec d’autres Shuars venus se faire soigner. Rencontre entre deux cultures dans un espace sacré, ces moments m’ont émue par leur simplicité et leur symbolique. La cérémonie commence en remerciant les ancêtres d’accompagner le chaman dans ses soins de guérison, nous prenons une décoction de tabac qui permet d’ouvrir les chakras supérieurs et buvons l’ayahuasca. Puis le silence s’installe, chacun descend dans son être. Moment où le chaman fait son travail énergétique etchante. Outre les visions qui nous guident sur notre chemin d’évolution, les sens sont exacerbés. Nous pouvons entendre des sons imperceptibles normalement. J’ai vécu des moments d’intense connexion à la nature.

À mi-séjour, a eu lieu notre baptême, Natemamu. Moment sacré pour les Shuars qui peut se vivre à n’importe quel âge. L’une des intentions est de se reconnecter à l’état d’être de notre naissance, allégé de tout bagage émotionnel ou traumatique. Une belle synchronicité m’accompagnait, c’était le jour de la 1ère pleine lune du printemps, de Pâques et de Pessah, Pâque juive, très symbolique quant au chemin pour aller vers soi, sa renaissance, sa liberté.

Ce séjour m’a transportée vers un lâcher-prise inconnu, une autre perception de la vie, de ses priorités et des parts plus subtiles que l’Univers nous offre.