Un Alsacien au Japon – épisode 3

Partager

A la supérette

 

Après avoir dormi l’équivalent d’une journée et constaté une fois les yeux ouverts que vous ne rêvez pas (vous êtes bien au Japon), votre estomac vous ramène très vite à un autre besoin primaire. Votre dernier repas a eu lieu quelque part au-dessus de la Sibérie et vous avez justement une fin de loup.

Une des particularités du Japon c’est la présence quasiment tous les 500 mètres, de petites épiceries ouvertes absolument tout le temps. Effectivement, à peine sorti de chez vous, pas besoin d’un plan du quartier, une enseigne clignotante vous indique bien une de ces échoppes (konbini). A peine rentré tout le personnel vous crie « bonjour » (konichiwa) ça tombe bien, c’est un des deux seuls mots que vous connaissez (avec merci – arigato, à prononcer aligato – ). Feignant d’être un habitué, vous vous saisissez d’un panier et commencez vos emplettes. C’est à ce moment-là que tout se complique.

Sandwich à la fraise, bonbon à la coriandre,…

On a tous nos petites habitudes dans notre magasin préféré et on sait exactement où se trouvent nos produits de consommation courante, mais ici tout est différent. Evidemment, vous reconnaissez le coin « frais », les surgelés et autres gâteaux mais vous ne savez pas quels sont les contenus des produits. Impossible de déchiffrer la moindre étiquette, du coup, comment choisir ? On se fie aux éventuels dessins, au moindre mot en anglais, on mise tout sur le packaging.

Il faut ajouter à cette lecture aléatoire le fait que le Japon est un peu le pays de toutes les audaces culinaires. Croissant au curry, sandwich à la fraise, bonbon à la coriandre, les mélanges sont parfois déroutants. Au milieu des produits laitiers, entre deux yaourts au goût matcha (poudre de thé vert) vous repérez une bonne vieille boîte de Kiri, mais vous êtes là pour manger à la japonaise ! Du riz, un peu de poisson (vous faites l’impasse sur le poulpe cru), du thé glacé, vous avez limité la casse pour le moment.

L’aide précieuse de Google Translate

Reste à acheter des produits d’hygiène et d’entretien ménager (en prévision de votre première machine de linge). C’est là qu’il ne faut surtout pas se rater et confondre décape-four et déodorant. Un pan entier semble dédié à la lessive (des fleurs et une cascade sur l’emballage), ne reste plus à espérer que vous ne venez pas d’acheter une recharge pour nettoyant WC. Dans le doute, vous prenez en photo certains produits en prévoyant de les passer à la moulinette du Google Translate une fois chez vous, toutes les techniques sont bonnes pour déjouer les pièges de la langue.

Vous passez sereinement à la caisse, on met vos achats en sachet et on vous remercie (vous venez d’utiliser votre second et dernier mot de japonais). De retour chez vous, alors que vous arrivez devant votre porte vous trouvez un petit sac accroché à la poignée. C’est un cadeau de cette chère Madame Takahashi, des petits-pains et une baguette à la française… Le saumon attendra ! Vous posez vos courses et retournez au magasin chercher cette boîte de Kiri.

> Lire l’épisode 1

> Lire l’épisode 2

> Lire l’épisode 4

> Lire l’épisode 5

> Lire l’épisode 6

> Lire l’épisode 7

> Lire l’épisode 8

> Lire l’épisode 9

Lire l’épisode 10

Lire l’épisode 11

Lire l’épisode 12

Lire l’épisode 13

Lire l’épisode 14

Lire l’épisode 15

Lire l’épisode 16

> Lire l’épisode 17

Lire l’épisode 18

Lire l’épisode 19

Lire l’épisode 20

Lire l’épisode 21

Lire l’épisode 22