Un Alsacien au Japon – épisode 30

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Roupillon nippon

 

Les Japonais ont un quotidien qui peut paraître stressant, avec des journées interminables rythmées par le classique « métro, boulot, apéro, dodo ». Alors pour tenir le coup la semaine, ils ont une technique : la sieste.

Partout, tout le temps, n’importe comment, ils optimisent la moindre fenêtre pour piquer un roupillon. Dormir en public est d’ailleurs une pratique très bien considérée car cela veut dire que vous êtes quelqu’un d’occupé et qui travaille beaucoup. Le monde à l’envers !

Mais c’est vrai que les nippons ne s’embarrassent pas, d’autant plus que, le climat sécuritaire les y pousse. Ici, aucun risque de se réveiller délesté de ses affaires, personne ne viendra vous voler quoi que ce soit pendant votre sommeil, même dans un métro bondé ou au milieu de la rue. Depuis que vous êtes là, vous avez eu l’occasion de référencer quelques siestes assez surprenantes. De la micro sieste, debout, la tête posée sur des cagettes dans un supermarché, au bon gros sommeil réparateur (ronflements compris) en pleine cérémonie bouddhiste dans un temple.

Sport national

Entre midi et deux, c’est une institution et la pause déjeuner est invariablement suivie d’un petit somme. Autour des kombinis, les travailleurs venus chercher leurs bentos en profitent, une fois leur repas avalé, pour s’allonger sur leur siège, dans leur camion toujours allumé (pour que la climatisation fonctionne). Au pied des tours de bureaux, les salarymen s’allongent sur les bancs (ayant pris soin d’enlever leur veste de costume) ou dorment même assis si la place manque. Ce qui compte c’est de fermer les yeux et de récupérer un peu.

L’été dans les parcs, c’est presque un sport national et vous verrez pour la première fois des Japonais ne pas tenir compte d’un panneau d’interdiction pour aller s’allonger sur l’herbe à l’ombre des arbres. Un plaisir, un besoin de dormir qui les poussent même dans des endroits sordides, comme ce sous-sol de magasin, sans fenêtre, où vous découvrez un véritable « gang de dormeurs », têtes posées sur des tables de réunion, les uns à côté des autres. Vous qui étiez à la recherche des toilettes, vous avez failli vous laisser tenter par une pause sieste.

A quand la sieste debout ?

Car à force de voir ces airs béats dans le métro, vous avez fini vous aussi par adopter ces petites phases de sommeil réparateur. Le plus dur a été de développer comme eux la faculté de se réveiller au bon arrêt, mais maintenant que vous maîtrisez ce sixième sens, vous arrivez à dormir sereinement au milieu des annonces et des publicités et ce sans rater votre correspondance.

Vous n’avez cependant pas encore acquis assez d’expérience pour la sieste debout, technique réservée aux initiés de longue date et qui permet de dormir accroché aux sangles du métro, comme une sorte de chauve-souris. Pour le moment vous vous contentez des siestes assis sur la banquette, c’est parfois l’occasion d’échanger un joli moment de complicité, quand votre tête vient s’affaisser sur votre voisin (qui fait de même). On ne vous bousculera même pas et au réveil vous aurez droit à un sourire entendu : les dormeurs forment une grande famille.

 

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